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Le président kényan William Ruto a annoncé vendredi que les manifestations prévues la semaine prochaine par l'opposition sont interdites, la dernière s'étant soldée par des affrontements et au moins neuf morts.
"Les manifestations n'auront pas lieu dans notre pays", a déclaré le chef de l'État kényan, en déplacement dans le comté de Nakuru, à 150 kilomètres de la capitale Nairobi. "Nous n'accepterons pas l'anarchie en République du Kenya", a-t-il martelé.
"Nous ne laisserons pas" le chef de l'opposition Raila Odinga et l'ancien président Uhuru Kenyatta, qui le soutient, "prendre notre pays en otage en provoquant la violence, le chaos et l'anarchie", a menacé M. Ruto. Le chef de l'État s'est cependant dit prêt à "rencontrer" le vétéran de l'opposition.
Mercredi, des rassemblements interdits, organisés à l'appel de Raila Odinga dans plusieurs villes, ont été émaillés de pillages et d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, les premiers lançant des pierres, les seconds répliquant par des tirs de gaz lacrymogènes et à balles réelles.
L'alliance Azimio de Raila Odinga manifeste contre de nouvelles taxes et contre les résultats de l'élection présidentielle de 2022, que M. Odinga continue de considérer comme "volée". Azimio a appelé à trois nouvelles journées de mobilisation la semaine prochaine, mercredi, jeudi, et vendredi.
À l'issue des rassemblements de mercredi, plus de 300 personnes ont été interpellées, selon les autorités, et neuf personnes tuées, selon la Commission nationale kényane des droits de l'Homme (KNCHR), assurant se baser sur un décompte de la police.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits humains s'est dit vendredi inquiet de la violence meurtrière ayant émaillé les manifestations et des allégations de répression policière.
La police a été accusée de brutalité et critiquée pour avoir tiré des gaz lacrymogènes contre des civils, y compris dans une école, provoquant l'hospitalisation de dizaines d'enfants.