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"Maintenant, une partie de ces lumières sont éteintes": cérémonie de deuil dans tous les kibboutz d'Israël

Le drapeau en berne, l'hymne national chanté doucement: le kibboutz de Sha'ar Hagolan (centre-est), comme les quelque 270 autres d'Israël, a témoigné jeudi à 18H00 de son deuil pour les communautés du sud du pays décimées le week-end dernier par des assaillants du Hamas.

Plusieurs dizaines de personnes ont chanté, au soleil couchant, l'Hatikva dans une émotion palpable, certains participants pleurant, d'autres s'étreignant, a constaté l'AFP.

La cérémonie, qui s'est tenue simultanément dans tous les kibboutz d'Israël, visait à montrer "le deuil" et la "solidarité avec les kibboutz" du sud d'Israël, mais aussi pour "se donner de la force et montrer que nous sommes ensemble", a expliqué à l'AFP Gali Dror, une cadre de celui de Sha'ar Hagolan.

Plusieurs familles venaient de kibboutz du nord d'Israël, d'où elles ont été évacuées par crainte d'attaques du Hezbollah libanais. D'autres venaient du Sud, certaines, traumatisées, ayant réussi à fuir des communautés attaquées par le Hamas.

Sha'ar Hagolan, qui compte 500 habitants, accueille depuis samedi environ 150 "kibboutzins" déplacés du nord et du sud d'Israël, selon Mme Dror.

Créés par des Juifs européens sionistes venus s'installer en Palestine ottomane, puis sous mandat britannique, les kibboutz ont longtemps représenté le dynamisme de l'Etat d'Israël proclamé en 1948.

Jusque dans les années 1980, leurs habitants y mettaient tout en commun et le concept de propriété privée n'existait pas. Ce système coopératif et égalitaire, très endetté dans les 1990, a ensuite pris un virage plus libéral au début du XXe siècle.

En juin dernier, Gil Lin, PDG de la Kibbutz Industry Association, organisme qui regroupe et représente les kibboutz, estimait que ceux-ci représentaient encore 40% de la production agricole du pays et 11% de son industrie.

Les kibboutz ont "tous été bâtis aux frontières d'Israël" car les sionistes pensaient qu'"on ne peut avoir de frontière si personne n'y vit et personne n'y travaille la terre", a raconté Gali Dror.

Il existe ainsi "un proverbe en Israël qui dit que si vous éteignez toutes les lumières du pays et que seules celles des kibboutz restent allumées, vous verrez la carte d'Israël, une carte de lumières", poursuit cette femme de 41 ans.

Et cette mère de quatre enfants de s'effondrer: "mais maintenant, une partie de ces lumières sont éteintes, dans le Sud."

Environ 1.200 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués dans l'offensive du Hamas, et plus de 1.400 Palestiniens dans les frappes de représailles sur la bande de Gaza, selon les autorités locales.

Parmi les victimes israéliennes, plus de 200 personnes incluant de nombreux enfants ont été tuées dans deux kibboutz, à Be'eri et Kfar Aza, situés à quelques kilomètres de la bande de Gaza.


 

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