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Trouver des accords sans éviter les sujets qui fâchent: les présidents Joe Biden et Xi Jinping se rencontrent

Du risque de "nouvelle Guerre froide" à Taïwan en passant par l'Ukraine et le climat, voici les principaux sujets abordés lundi sur un ton plutôt conciliant par Joe Biden et Xi Jinping lors de leur première rencontre depuis l'élection du président américain.

Pas de "nouvelle Guerre froide

Joe Biden a affirmé qu'une nouvelle Guerre froide n'était pas nécessaire, à la sortie de ces pourparlers qui visaient à empêcher que les sujets de tensions entre les plus grandes grandes puissances économiques ne dégénèrent en conflit. Xi Jinping a souligné que les deux pays "partagent plus de sujets communs que de sujets qui les opposent", selon un compte rendu de la rencontre par le ministre chinois des Affaires étrangères

Ils ont adopté un ton plus conciliant qu'un cours des trois dernières années marquée par la pandémie de Covid pendant lesquelles il n'y a pas eu de rencontre entre les dirigeants des deux pays.

Xi Jinping a tenté d'apaiser son homologue en lui assurant que la Chine n'avait pas l'intention de prendre la place des Etats-Unis ou de "changer l'ordre international existant".

Refus de l'arme nucléaire en Ukraine

L'ampleur du soutien chinois à la Russie, les deux pays se trouvant unis dans leurs critiques des Occidentaux, dans l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février, a fait l'objet de multiples spéculations.

Pékin a toujours refusé de condamner la guerre très meurtrière qui a tourné au désavantage de Moscou mais l'aide concrète chinoise (politique, économique ou militaire) n'est certainement pas à la hauteur des attentes du Kremlin.

A Bali, Joe Biden et Xi Jinping se sont mis d'accord sur un point, selon la Maison Blanche: le refus de tout recours à l'arme nucléaire. Ils "ont réitéré leur accord sur le fait qu'une guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut jamais être gagnée", selon Washington. Plus vague, la Chine s'est dite "du côté de la paix" et a de nouveau appelé à des négociations.

Pas d'invasion "imminente" de Taïwan

Point de friction de longue date, l'île gouvernée séparément du continent depuis 1949 mais revendiquée par le régime communiste est devenu un sujet brûlant ces derniers mois. Joe Biden a semé le trouble en rompant avec la traditionnelle ambigüité américaine: il a répété plusieurs fois que les Etats-Unis étaient prêts à employer la force en cas d'invasion chinoise.

Les tensions entre Taïwan et la Chine ont atteint leur niveau le plus élevé depuis des années en août, lorsque Pékin a organisé de gigantesques et inédites manoeuvres militaires pour protester contre un déplacement sur cette île de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi. Pékin l'a répété lundi: la question de Taïwan est "la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines". Mais Joe Biden a assuré avoir obtenu des assurances de Xi Jinping: une invasion n'est pas "imminente".

Climat: retour du dialogue des gros pollueurs

Si la Maison Blanche avait averti qu'il ne fallait pas s'attendre à des résultats concrets de la rencontre entre les présidents, une annonce a été remarquée. Les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grands émetteurs mondiaux de CO2, vont reprendre leur coopération face à la crise climatique, interrompue l'été dernier en raison des tensions entre les deux pays autour de Taïwan.

Le travail va reprendre sur des "défis transnationaux", a indiqué la Maison Blanche, citant le changement climatique comme le premier d'entre eux. Pékin a évoqué "les défis sans précédent" auxquels est confrontée la planète: "Le monde attend de la Chine et des Etats-Unis de gérer correctement notre relation".

La Chine est le principal allié de Pyongyang et Joe Biden voulait pousser Pékin à jouer de son influence pour modérer la Corée du Nord qui vient de procéder à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire le 7e essai nucléaire de son histoire.

Le président américain a semblé là aussi rassuré, "confiant" que la Chine "ne cherche pas une escalade". Il a donc expliqué avoir demandé à son homologue chinois de signifier "clairement" à Pyongyang de ne pas mener d'essai nucléaire, faute de quoi Washington devrait prendre des mesures "défensives".

Il a cependant assuré que le renforcement des capacités régionales américaines dans la région, chiffon rouge pour Pékin, ne serait "pas dirigé contre la Chine" mais enverrait "un signal clair à la Corée du Nord" en cas d'essai nucléaire.

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