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Plusieurs producteurs (petits et gros) de sapins de Noël ardennais collaborent désormais pour produire des sapins de Noël plus respectueux de l’environnement. Un projet développé par plusieurs Groupements d'Actions Locales de la province de Luxembourg : le Parc naturel d’Ardenne méridionale, Nov’Ardennes et le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier.
L’idée est de tester sur le terrain et aux cœur des plantations la gestion différenciée, méthode de culture alternative via laquelle on diminue les intrants (engrais et produits phytosanitaires chimiques) au travers de dispositifs expérimentaux innovants, comme on le fait par exemple dans certains vignobles. Objectif principal: la réduction de l’usage de pesticides dans la culture, une meilleure utilisation des engrais (la juste quantité), l’intégration paysagère des cultures de sapins de Noël, le test de nouvelles méthodes de lutte contre les ravageurs… En gros on teste tout en conditions réelles, sur le terrain pour offrir, à l’avenir, un sapin bien plus vert.
Au total en Ardennes, on compte environ 3000 hectares de sapins de Noël plantés. Les tests portent sur le Nordman, la star du sapin de Noël.
Le projet porte sur le territoire de 20 communes (luxembourgeoises et quelques namuroises), en collaboration avec 9 producteurs, sur 10 parcelles et au total 15 hectares de site de tests. Dont 10 hectares, comme sur la vidéo, avec un couvert végétal et 5 hectares (plus côté namurois) avec des moutons qui s’occupent de tondre.
Parmi les techniques utilisées, il y a la couverture végétale, du plantain, qui en couvrant le sol va empêcher les mauvaises herbes de pousser. Donc moins de désherbage mécanique et pas de glyphosate. L’aménagement aussi de nichoirs et gîtes à insectes, la plantation de haies et de bandes fleuries, pour favoriser la venue d’espèces qui luttent contre les ravageurs (ex la coccinelle qui mange les pucerons, ennemis des jeunes sapins, la mésange qui mange les charançons (petit coléoptère), sans insecticides donc. Il y a aussi la fauche entre les lignes de sapins ou le pâturage de moutons qui s’en occupent bien volontiers, sans abîmer le sol, et surtout sans herbicides.
Le tout se fait en réflexion et en contact constant avec les producteurs pour faire évoluer la filière. Certains d’entre eux mettent à disposition leurs parcelles pour réaliser les tests. Environ 15 hectares concernés par le projet de gestion différenciée.
Et l’évolution est suivie de près. Actuellement, on en est au début de l’expérience puisqu’il faut compter de 5 à 10 ans pour avoir un sapin mature. Mais les premiers résultats sont encourageants, même si certaines adaptations sont à apporter pour, par exemple, éviter d’abîmer les jeunes plants de sapins lors de la fauche entre les lignes.