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Nouvelles arrestations aux Comores

(Belga) Une nouvelle vague d'arrestations, dont celles de l'écrivain "Sast" et du frère d'un ancien vice-président, a eu lieu à Moroni ces derniers jours, a appris l'AFP de sources concordantes, moins de deux semaines après le référendum constitutionnel du 30 juillet.

Ce référendum, boycotté par l'opposition, a approuvé à une écrasante majorité le renforcement des pouvoir du président. L'écrivain Said Ahmed Said Tourqui, connu sous le nom de "Sast", a été interpellé dans la nuit de jeudi à vendredi, selon sa famille. Son domicile a été saccagé et un de ses proches a aussi été arrêté, selon la même source. Samedi, Me Bahassane Said Ahmed, frère de l'ex-vice-président Djaffar Said Ahmed Ahmed --tombé en disgrâce pour avoir critiqué le référendum-- a été convoqué par des enquêteurs et n'avait pas été libéré en fin de soirée, selon une source proche. Les autorités comoriennes n'ont pas voulu commenter. "On voit large, mais il y a des éléments troublants" sur lesquels la police travaille, a déclaré un officier sous le couvert de l'anonymat. Ces arrestations surviennent après de nombreuses autres ces dernières semaines liées au référendum. L'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, leader du parti Juwa (opposition), est ainsi assigné à résidence depuis bientôt quatre mois. Le porte-parole du Juwa, Ahmed Abdou Chakour, est lui aussi détenu depuis plusieurs semaines par la gendarmerie. Trois autres responsables de l'opposition, Moustoipha Said Cheikh, Ibrahim Abdourazak, et Wadaane Mahamoud, ont été incarcérés durant trois semaines en juillet. Trois opposants recherchés par la police, Idi Boina et les députés Ali Mhadji et Bacar Tocha, qui avaient plongé dans la clandestinité et trouvé asile au siège du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Moroni, ont refait surface jeudi. "On vit dans un climat de psychose", a confié à l'AFP un ancien membre de la Cour constitutionnelle qui a requis l'anonymat. On estime à près d'une trentaine le nombre de personnes détenues par les forces de sécurité. Lundi, la Cour suprême a validé la victoire du "oui" au référendum avec 92,43% des suffrages exprimés. La réforme adoptée permet au président de l'Union des Comores de briguer deux mandats consécutifs, au lieu d'un seul, et supprime les trois postes de vice-président et la Cour constitutionnelle. L'opposition, qui dénonce les "abus de pouvoir" du président Azali Assoumani, avait appelé à boycotter le référendum. Une organisation de la société civile, le Collectif de la 3ème Voie, avait qualifié le référendum de "plus scandaleuse mascarade électorale de ces dernières années". (Belga)

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