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Ce féminicide avait entraîné une vaste mobilisation contre les violences faites aux femmes en France: le procès de l'ex-compagnon de Julie Douib, assassinée à l'Ile Rousse, en Corse en mars 2019, s'est ouvert jeudi à Bastia.
Bruno Garcia-Cruciani, 44 ans, crâne rasé, vêtu d'un jean bleu, d'un tee-shirt et d'un masque noirs, comparait devant la cour d'assises jusqu'au 16 juin. Il encourt la réclusion à perpétuité.
"On attend juste d'être jugé normalement", a déclaré à l'AFP Me Camille Radot, qui assure la défense de Bruno Garcia-Cruciani. "On a voulu faire de ce cas un emblème, on ne voit pas pourquoi M. Garcia devrait payer ce prix-là", a-t-il insisté.
Lors de l'instruction, l'accusé a reconnu être venu au domicile de son ex-compagne, avec qui il a eu deux fils et dont il était séparé depuis septembre 2018, et lui avoir tiré dessus avant de se rendre aux gendarmes.
S'il affirme que son acte n'était pas prémédité, le juge d'instruction qui l'a renvoyé devant la cour d'assises pour assassinat assure le contraire, soulignant notamment que Bruno Garcia-Cruciani avait notamment fait des recherches sur internet avec les mots-clés "peine pour homicide avec arme" et "partir vivre en Thaïlande".
Lucien et Violetta Douib, les parents de Julie Douib ainsi que le frère de la victime, Jordan, sont arrivés avec leurs avocats, Jean-Sébastien De Casalta, Lia Simoni et Ahdil Sahban. "J'attends juste qu'il nous dise la vraie vérité", a déclaré aux nombreux médias présents Lucien Douib.
Les fils du couple, âgés de 10 et 13 ans aujourd'hui, n'assisteront pas à ce procès mais leur avocate, Me Francesca Seatelli a indiqué à l'AFP attendre "que la souffrance" de ses clients "soit entendue par la cour" et que les enfants "retrouvent leur place de victimes".
Ce 30e féminicide sur les 146 dénombrés en 2019 avait suscité une vive émotion dans toute la France: "Elle n'a pas été suffisamment protégée", s'était emportée Marlène Schiappa, alors secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes. Elle avait ensuite reçu des associations et proches de victimes de féminicides qui avaient réclamé un "Grenelle" --équivalent d'un sommet-- contre les violences conjugales.
Organisé le 3 septembre 2019, le Grenelle a débouché sur 46 mesures dont le déploiement de bracelets antirapprochement. Son effet est jugé mitigé par les associations qui regrettent un nombre de féminicides toujours alarmant avec 90 cas en 2020.