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Les fans pakistanais de Kaavan, un éléphant maltraité pendant des années au zoo d'Islamabad, lui ont organisé lundi une cérémonie d'adieux avant son transfert prochain vers le Cambodge, rendu possible par la mobilisation de défenseurs des animaux.
Le sort de Kaavan, arrivé au Pakistan peu après sa naissance en 1985 et devenu un pachyderme obèse enchaîné pendant des années, a mis en lumière l'état du zoo de la capitale pakistanaise, à ce point affligeant qu'un juge a ordonné en mai que tous les animaux en soient transférés.
Kaavan doit partir dimanche par avion cargo vers une réserve animalière au Cambodge, a indiqué Saleem Shaikh, un porte-parole du ministère pakistanais du Changement climatique.
Pendant des semaines, l'éléphant est resté sous la surveillance d'un vétérinaire et a suivi un entraînement spécial pour s'habituer au caisson métallique dans lequel il va voyager.
Avant son départ, une petite fête d'adieux, avec des groupes musicaux locaux, des ballons et guirlandes, a été organisée lundi au zoo d'Islamabad par des défenseurs des animaux.
"Nous voulons lui souhaiter une heureuse retraite", a déclaré Marion Lombard, une responsable du groupe autrichien de protection des animaux Four Paws International, à l'origine de la campagne qui a permis de secourir Kaavan.
La chanteuse américaine Cher s'est ensuite emparée de la cause de l'éléphant et a qualifié l'annonce de son transfert vers le Cambodge en septembre d'un des "meilleurs moments" de sa vie.
L'administration du zoo a par le passé nié que l'animal ait été maltraité, estimant qu'il attendait simplement de retrouver une nouvelle compagne, après la mort de Saheli, tuée par la gangrène en 2012.
Mais des experts internationaux ont observé chez Kaavan un comportement stéréotypé - il ne fait souvent que tourner sa tête et son tronc d'un côté à l'autre pendant des heures - qui a nourri des interrogations sur sa santé mentale.
Aux quatre coins du Pakistan, les zoos se distinguent par la médiocrité de leurs installations et la pauvreté des soins accordés aux animaux. En 2018, 30 d'entre eux avaient péri dans le zoo flambant neuf de Peshawar (nord-ouest), dont trois rares bébés léopards des neiges.
Les droits des animaux sont loin de constituer une priorité au Pakistan. Des centaines d'animaux exotiques ont été importés ou élevés sur place ces dernières années. Pour que de riches Pakistanais puissent parader sur les réseaux sociaux avec des lions dans leurs 4X4 de luxe.