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Plusieurs millions de pèlerins ont participé aux commémorations de la mort de l'imam Moussa Kazim, ralliant à pied et sous la pluie son mausolée à Bagdad pour un des majeurs pèlerinages de l'islam chiite, a annoncé mardi un responsable.
De vendredi à mardi, "plus de cinq millions de pèlerins" venus de tout l'Irak mais aussi "de pays du Golfe, d'Iran, d'Inde et du Pakistan", ont rejoint le mausolée aux deux dômes dorés du quartier de Kazimiya, dans le nord de Bagdad, a indiqué à l'AFP un responsable du lieu saint, Adi al-Kazmi.
La plupart sont venus de provinces ou de villes irakiennes, et nombre de pèlerins parcouraient depuis des jours des centaines de kilomètres à pied, à cheval ou même à dos de chameau.
De nombreuses routes du pays et rues de la capitale ont été fermées à la circulation durant plusieurs jours sur le trajet des pèlerins vers le mausolée de Moussa Kazim, le septième des douze imams vénérés par les chiites.
Sur leur route, une multitude de tentes noires installées en bord de route les accueillaient pour leur offrir de l'eau, de la nourriture et un abri, alors que la pluie et des vents forts n'ont pas cessé pendant leur pèlerinage.
Aux abords du mausolée où repose l'imam Moussa Kazim, mort empoisonné selon la tradition en prison en 799 sur ordre du calife abbasside Haroun al-Rachid, des funérailles symboliques étaient organisées.
Une foule d'hommes et de femmes entièrement vêtus de noir se frappait la poitrine en signe de deuil au passage de cercueils recouvert de draps verts, tissés de fils dorés.
Les forces de sécurité étaient déployées sur le parcours des pèlerins et aux abords du mausolée, tandis que les marcheurs étaient régulièrement fouillés. Aucun incident n'a été signalé, y compris mardi, journée déclarée fériée qui marque la fin du pèlerinage.
L'Irak, qui s'est déclaré vainqueur il y a plus d'un an du groupe Etat islamique (EI), entend démontrer que le tourisme, particulièrement religieux, est désormais possible sur son sol.
Bagdad et Téhéran ont récemment décidé de supprimer les visas d'entrée pour leurs ressortissants et les Iraniens sont le premier contingent des pèlerins étrangers dans les divers lieux saints d'Irak.
Les attaques ont considérablement baissé en Irak mais l'organisation d'un événement d'une telle ampleur reste une question sensible.
En 2005, ce même pèlerinage avait été endeuillé par une bousculade monstre sur un pont enjambant le Tigre depuis Kazimiya. Au moins 965 pèlerins avaient péri en raison d'une rumeur sur la présence d'un kamikaze dans la foule.