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Le candidat de gauche Daniel Martinez est arrivé en tête dimanche à l'élection présidentielle en Uruguay, mais devra disputer un second tour face au candidat de centre droit Luis Lacalle Pou, selon les sondages à la sortie des urnes.
M. Martinez (Frente Amplio) a obtenu 37% des voix, devant M. Lacalle Pou (Partido Nactional) à 29%, selon ces sondages. Les deux candidats disputeront un second tour le 24 novembre.
L'Uruguay votait dimanche pour élire le successeur de son président de gauche Tabaré Vazquez et devait aussi se prononcer sur la présence de militaires dans les rues pour combattre la délinquance.
Le scrutin dans ce petit pays de 3,4 millions d'habitants avait lieu en même temps que des élections chez son imposant voisin, l'Argentine et ses 44,5 millions d'habitants.
Il intervient alors que la région est agitée par de nombreuses crises politiques: mobilisation contre les résultats de la présidentielle bolivienne, vague de contestation au Chili et troubles sociaux en Equateur deux semaines auparavant.
Le candidat de gauche, l'ex-maire de Montevideo Daniel Martinez, avait dit à la presse attendre les résultats avec "sérénité" même s'il n'était pas certain de remporter l'élection, faute d'avoir su créer des alliances.
Son principal adversaire, l'ex-sénateur de centre-droit Luis Lacalle Pou (Partido Nacional) qui capitalisait 28% des intentions de vote, a déclaré que sa campagne pour le second tour démarrerait "dès demain" (lundi) car il "n'y a pas de temps à perdre".
Au second tour, M. Lacalle Pou devra notamment s'efforcer de rassembler autour de lui, notamment avec des soutiens du Partido Colorado (libéral, 13% des intentions de vote) et de Cabildo Abierto (droite, 11%).
"La démocratie en Uruguay est très solide, il faut en prendre soin et anticiper les risques", avait déclaré jeudi le président Tabaré Vazquez devant la presse, lors de sa dernière apparition publique avant le vote de dimanche.
Le vote s'apparentait à une épreuve du feu pour la coalition de gauche au pouvoir depuis 2005, le Frente Amplio (Front élargi), dans un contexte économique compliqué, une inflation largement au-dessus des objectifs officiels (7,56%), un taux de chômage à 9% et des indicateurs de sécurité en berne, devenant un des thèmes principaux de la campagne électorale.
Autrefois considéré comme une oasis de paix dans une région turbulente, l'Uruguay a vu l'insécurité se développer sur son territoire ces dernières années.
- Record d'homicides -
Le pays, qui a enregistré un record de 414 homicides en 2018, une hausse de 45% par rapport à 2017, devait se prononcer sur une réforme constitutionnelle qui a créé la polémique: la création d'une garde nationale avec des effectifs militaires qui viendront effectuer des tâches traditionnellement effectuées par les policiers.
La mesure prévoyait également un durcissement des peines de prison pour les homicides et les viols ou encore l'autorisation des perquisitions des domiciles sur ordre judiciaire en cas de suspicion d'actes illicites.
Bien qu'aucun des candidats à la présidentielle ne soutienne la mesure, et malgré une campagne d'information menée tambour battant par des mouvements sociaux, les syndicats et le Frente Amplio contre cette initiative proposée par un sénateur de droite, des sondages estimaient qu'une majorité d'Uruguayens y seraient favorables (53%).
Mais selon les premières projections des instituts de sondage, le projet semblait avoir été rejeté par les électeurs du premier tour, n'obtenant pas la majorité des voix. L'institut Cifra donnnait un chiffre de 47% seulement en faveur du projet.
Les 2,6 millions d'électeurs renouvelaient en outre lent l'intégralité du Parlement, soit 99 sièges à la chambre des députés et 30 au Sénat.
Le prochain président entrera en fonction le 1er mars 2020.