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Sarah Hervouët, jugée pour avoir attaqué au couteau un policier en civil trois jours après l'attentat raté de Notre-Dame en septembre 2016, a assuré jeudi n'avoir pas voulu "tuer" le fonctionnaire, tout en peinant à expliquer son geste.
"Je n'ai pas pensé à le tuer, j'ai visé ce qu'il y avait devant moi", a assuré la jeune femme, chemisier blanc et cheveux noirs noués en queue de cheval, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
"Je ne comprends pas pourquoi je lui ai mis un coup, je ne l'explique pas", a poursuivi l'accusée. "Mon cerveau était sur +off+. J'étais choquée moi-même de ce que j'étais en train de faire".
Sarah Hervouët, 26 ans, est jugée depuis le 23 septembre pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle", aux côtés de quatre autres femmes jihadistes présumées. Elle encourt la réclusion à perpétuité.
La jeune femme, convertie à l'islam en 2014, est accusée d'avoir porté un coup de couteau à un policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) assis dans une camionnette, le 8 septembre 2016 à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).
A la demande d'un jihadiste basé en Syrie, elle venait de rejoindre dans cette commune trois autres femmes, dont Inès Madani et Ornella Gilligmann, impliquées dans un attentat raté près de la cathédrale Notre-Dame de Paris trois jours plus tôt.
Selon Sarah Hervouët, l'attaque du policier n'était pas préméditée. "Il n'y avait aucun projet défini", assure la jeune femme, qui précise que ses co-accusées -- qu'elle ne connaissait pas -- étaient méfiantes à son égard.
"La prise de contact a été un peu complexe", relate l'accusée, qui explique avoir été mise à nu puis fouillée par les autres jeunes femmes, qui la soupçonnaient d'être une policière infiltrée. "J'étais très stressée", insiste-t-elle.
C'est un coup de téléphone qui aurait précipité les faits. Apprenant la présence de policiers en patrouille non loin de leur appartement, les jeunes femmes ont alors décidé de quitter les lieux en volant une voiture repérée sur un parking.
"Elles m'ont dit: +tu y vas, tu t'occupes+" de l'homme se trouvant dans la camionnette, explique Sarah Hervouët. "J'ai toqué à la fenêtre et j'ai sorti le couteau (...) J'étais persuadée que j'allais mourir ce jour-là", confie-t-elle.