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Une quatrième Canadienne poursuit au civil l'ancien magnat de l'humour québécois Gilbert Rozon, qu'elle accuse de l'avoir violée en 1980, dernière plainte du genre en un peu plus de deux mois contre le fondateur du festival "Juste pour Rire", ont annoncé mercredi les avocats de la plaignante.
Annick Charette réclame 1,3 million de dollars canadiens (880.000 euros) à l'ancien producteur, selon une requête déposée mercredi au palais de justice de Montréal.
Depuis avril, trois autres Québécoises, Lyne Charlebois, Patricia Tulasne et Danie Frenette ont aussi poursuivi au civil l'ex-juré de l'émission "La France a un incroyable talent".
Mme Charette avait porté plainte au pénal contre l'ex-producteur québécois, 66 ans, finalement acquitté en décembre à Montréal des accusations de viol et d'attentat à la pudeur pour lesquelles il encourait une peine de prison.
La juge Mélanie Hébert avait alors estimé qu'elle ne pouvait conclure à la culpabilité de M. Rozon "hors de tout doute raisonnable".
Dans la poursuite au civil consultée par l'AFP, Mme Charette soutient que M. Rozon a "menti" lorsqu'il a nié sa version des faits lors du procès criminel "en inventant de toutes pièces un scénario qui inversait les rôles". "Un scénario grotesque" dans lequel c'est elle "qui était l'agresseur, et Rozon la victime", est-il écrit.
Elle a vécu cet épisode "comme un deuxième viol et en a subi un préjudice important", est-il ajouté.
"Depuis le viol, elle vit avec une cicatrice à l'intérieur d'elle-même, et cette cicatrice ne disparaîtra jamais complètement", peut-on lire.
Alors qu'elle passait la nuit au domicile de M. Rozon, la plaignante a dit s'être réveillée parce que l'ancien magnat de l'humour tentait d'avoir une relation sexuelle avec elle. Bien que non consentante, ne se sentant pas la force de résister, elle avait finalement cédé, a-t-elle assuré.
M. Rozon, 25 ans à l'époque, avait de son côté dit qu'elle lui avait imposé la relation sexuelle, affirmant avoir été réveillé par la jeune femme.
Le fondateur du groupe "Juste pour rire" avait été éclaboussé par des accusations d'agression sexuelle en octobre 2017, qui l'ont forcé à quitter ses fonctions en plein mouvement #MeToo.