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Mary Bono, nommée le 12 octobre directrice par intérim de la Fédération américaine de gymnastique (USAG) afin de faire oublier le scandale des abus sexuels liés à l'affaire Nassar qui secoue l'instance, a démissionné mardi en expliquant être victime "d'attaques personnelles".
"C'est avec un profond regret, associé à un amour profond pour ce sport et au respect pour ceux/celles qui aspirent à devenir de grands gymnastes, que je présente ma démission", écrit Mme Bono dans un communiqué.
"Mon départ se produit après des attaques personnelles qui me laissent sans défense, et qui auraient pu constituer un handicap pour l'USAG si je devais rester", a ajouté l'ancienne membre du Congrès en faisant allusion aux attaques de Simone Biles et Aly Raisman.
Dans une série de tweets, Raisman, double championne olympique par équipes, l'une des figures de proue du combat des victimes de l'ancien médecin de la Fédération Larry Nassar, critique le choix de Bono.
Elle souligne notamment que l'ancienne membre républicaine du Congrès américain était liée au cabinet d'avocat Faegre Baker Daniels qui a défendu l'USAG dans l'affaire Nassar.
"Pourquoi nommer quelqu'un associé au cabinet qui a aidé à couvrir les abus ?", interroge la gymnaste de 24 ans.
"Mes coéquipières et moi avons dénoncé les abus de Nassar à l'USAG en 2015. Nous savons que l'USOC (Comité olympique américain) et les avocats de chez Faegre Baker Daniels (le cabinet de Mary Bono) ont été avertis au même moment et pourtant Nassar a continué ses abus sur des enfants pendant 13 mois! ?", poursuit Raisman.
Elle-même victime du docteur Nassar, condamné en janvier 2018 à la prison à perpétuité pour avoir abusé sexuellement plus de 250 athlètes dont de nombreuses gymnastes qualifiés pour les JO-2012 et 2016, Raisman poursuit en justice l'USAG et l'USOC.
Une autre victime de Nassar, Kaylee Lorincz, s'en prend directement à Mary Bono sur Twitter.
"Vous devez m'expliquer pourquoi vous et votre cabinet avez permis à Larry (Nassar, ndlr) d'abuser de moi en 2016 après avoir été tous parfaitement informés qu'il abusait des petites filles", a tweeté Lorincz.
Dimanche, Simone Biles, 4 fois championne olympique et dont le sponsor principal est Nike, s'en est prise à Bono pour un tweet où l'ancienne représentante républicaine au Congrès avait publié une photo d'elle chaussant des chaussures de golf avec le logo de la marque à la virgule camouflé au feutre.
"Bouche-bée. Ne soyons pas inquiets, ce n'est pas que nous ayons besoin d'un président de la gymnastique intelligent, ou des sponsors..."