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Le groupe de travail chargé par l'Élysée de dessiner les contours du service national universel voulu par Emmanuel Macron privilégie l'option d'un "temps de vie partagé" en internat d'une durée d"'une semaine", selon les informations du quotidien L'Opinion.
En février, le chef de l'État s'était lui prononcé en faveur d'un service national "obligatoire" d'une durée de "trois à six mois".
Mais "les premières réflexions du groupe de travail" sur le projet présidentiel, qui doit rendre ses conclusions autour du 30 avril, "sont très en retrait de l'ambition affichée", écrit le journal.
D'après les suggestions esquissées, rapportées par L'Opinion, cette période courte d'internat obligatoire serait partagée entre "activités militaires" (enseignement de défense, sport, comportement en situation de crise...), "activités civiques et citoyennes autour des valeurs républicaines" et "activités-médico-sociales".
Ce tronc commun est au coeur du brassage voulu par le chef de l'État pour renforcer la mixité sociale et la cohésion républicaine, mises à mal depuis la suppression du service militaire en 1997 et la montée du communautarisme.
De source gouvernementale, on confirme qu'un format relativement court devrait être retenu sur le tronçon obligatoire du SNU, "une semaine, ou deux, ou plus, ce n'est pas déterminé", suivi d'un possible engagement plus long sur une base volontaire.
Dans l'état actuel des réflexions gouvernementales, détaille-t-on de même source, le service comprendra "trois temps distincts": "un enseignement de défense renforcé en milieu scolaire" (collège/lycée), un "tronc commun" rassemblant des jeunes d'une même classe d'âge et un "engagement" de type service civique ou réserve militaire.
Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, l'instauration d'un service national universel obligatoire pour toute une classe d'âge suscite des doutes en raison de son coût et des capacités d'accueil des armées, réduites depuis la suppression en 1997 du service militaire.
Mercredi, les sénateurs Jean-Marie Bockel (Union centriste - Haut-Rhin) et Jean-Marc Todeschini (PS, Moselle) et Christian Cambon (LR, Val de Marne), membres de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, ont évoqué "les nombreuses difficultés matérielles, financières et juridiques" que soulève ce projet, qui devra notamment prévoir l'hébergement et l'encadrement de quelque 600.000 jeunes par an.
Selon les options retenues, la facture - évaluée à deux ou trois milliards d'euros par an initialement par le candidat Macron - variera de "un à dix", souligne-t-on au ministère des Armées.