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Soupçonné de trafic de drogue aux Etats-Unis, un ex-négociateur des FARC interpellé en Colombie

L'un des anciens négociateurs de paix de l'ex-guérilla des FARC a été interpellé lundi en Colombie, d'où il pourrait être extradé vers les Etats-Unis qui le soupçonnent de trafic de drogue, a annoncé le président Juan Manuel Santos.

Le chef de l'Etat a fait cette annonce alors qu'il doit recevoir dimanche à Bogota son homologue américain Donald Trump, qui a critiqué la recrudescence du trafic de drogue en provenance de Colombie depuis la signature, fin 2016, d'un accord de paix historique avec les FARC.

Agé de 51 ans et atteint d'une déficience visuelle, l'ancien négociateur Seusis Pausivas Hernández, connu sous le nom de Jesus Santrich, est soupçonné par un tribunal de New York d'être impliqué dans l'exportation de dix tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis, des faits commis de juin 2017 à tout récemment, soit après la signature de l'accord de paix avec l'ex-guérilla, a dit le chef de l'Etat.

En conséquence, M. Santos a précisé qu'il n'hésiterait pas, le moment venu, à autoriser l'extradition de l'intéressé vers les Etats-Unis.

L'accord de paix, signé fin 2016, prévoit qu'aucun ex-guérillero ne puisse être extradé vers les Etats-Unis pour des délits liés au trafic de drogue commis avant cette date.

Avec l'arrestation "violente" de Jesus Santrich, "c'est le pire moment que traverse le processus de paix", a souligné Ivan Marquez, le négociateur en chef des FARC, qui a dénoncé un "montage juridique".

L'annonce de cette arrestation survient alors que le FARC, le parti politique issu de l'ancienne guérilla, a alerté dimanche sur la difficile réinsertion d'une partie des quelque 7.000 ex-guérilleros ayant déposé les armes après la signature de l'accord de paix.

Nombre d'entre eux sont confrontés à une "situation de précarité", selon le FARC qui évoque notamment un accès insuffisant des populations concernées à des infrastructures sanitaires et à la sécurité alimentaire.

Par ailleurs, 623 militants de l'ex-guérilla sont toujours en prison, un an et demi après la signature de l'accord, qui garantissait pourtant une amnistie pour les ex-rebelles, sauf pour ceux impliqués dans les crimes les plus graves.

"Sans réintégration à la vie économique, sociale et politique du pays, le processus de paix échouerait", a mis en garde Pablo Catatumbo, dirigeant et futur sénateur du FARC.

Le nouveau parti réclame notamment un "plan d'urgence" pour que les ex-rebelles se voient attribuées des terres à cultiver.

Tout en soulignant qu'il ne reviendrait pas sur sa décision de déposer les armes, le FARC a insisté sur le fait que la situation précaire de ses ex-membres constituait une "violation flagrante" des accords signés, et pouvait être un facteur de "résurgence de nouvelles formes de violence".

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