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L'ex-militaire Terry Dupin, interpellé le 31 mai en Dordogne à l'issue d'une longue traque après l'agression de son ex-compagne, a été mis en examen, notamment pour "tentatives d'assassinat" et placé en détention provisoire jeudi, a annoncé vendredi la procureure de Périgueux, Solène Belaouar.
Le jeune homme de 29 ans a été mis en examen "pour violences volontaires aggravées commises sur son ex-concubine avec usage ou menace d'une arme et en présence des enfants du couple, le tout en état de récidive légale, tentative d'assassinat sur l'homme qui accompagnait son ex-concubine au moment des faits", "tentative d'assassinat visant plusieurs militaires de la gendarmerie" et "tentative d'homicide visant trois autres personnes", a détaillé la procureure, lors d'une conférence de presse à Périgueux.
Grièvement blessé à la gorge lors de son interpellation et depuis hospitalisé, l'ex-militaire "n'a pas été incarcéré" et "il relèvera tant que son état de santé le nécessitera d'une structure hospitalière spécialisée dans la prise en charge des personnes détenues", a précisé Mme Belaouar.
Toujours soigné au CHU de Bordeaux sous la responsabilité de l'administration pénitentiaire, il "n'est pas actuellement en mesure de parler", en raison de ses blessures mais "il est en revanche capable de s'exprimer par écrit", a-t-elle aussi indiqué en soulignant que "M. Dupin s'est montré coopératif avec les enquêteurs, et même plutôt en demande de s'expliquer".
Déjà condamné quatre fois pour des violences contre son ex-conjointe, le jeune homme, armé d'un pistolet d'alarme et d'une carabine Winchester de calibre 30-30, avait pris la fuite le 30 mai dans une zone boisée et difficile d'accès du Lardin-Saint-Lazare après avoir agressé son ancienne compagne chez elle et tiré sur l'ami de celle-ci, sans l'atteindre.
Selon Mme Belaoua, "le bilan provisoire de cette cavale fait apparaître 6 séquences de tirs contre les forces de l'ordre, impliquant 53 militaires présents lors de ses séquences, 10 véhicules de gendarmerie dégradés et un hélicoptère touché par balle". Au total, plus de 300 gendarmes appuyés par des hélicoptères et engins blindés avait été mobilisés et Terry Dupin avait été interpellé 36 heures plus tard, par un tir de riposte du GIGN.
La procureure a donné des précisions sur les relations qu'entretenaient les ex-conjoints au moment des faits, affirmant qu'ils "se fréquentaient en réalité de nouveau".
Selon Mme Belaoua, le 30 mai, M. Dupin, porteur d'un bracelet électronique, "était chez son ex-concubine au Lardin-Saint-Lazare jusque vers 17h00. Il est ensuite retourné seul chez lui au Buisson-de-Cadouin" à une cinquantaine de km du domicile de son ex-compagne, "afin de respecter ses horaires d'assignation à résidence", a-t-elle relaté.
Plus tard, le jeune homme "découvrait que son ex-concubine était en compagnie d'un homme à son domicile" et "c'est dans ce contexte qu'il décidait de se rendre, armé, au Lardin-Saint-Lazare", a-t-elle relaté.