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Victimes des attentats de Bruxelles: Cindy, conductrice de métro, est encore hantée par les images de l'explosion

Le 22 mars 2016, Cindy Bulinckx conduisait le métro qui arrivait dans le sens inverse à la rame qui a explosé dans la station Maelbeek. Elle a vu l’explosion, les corps, les débris. Des images qui la hantent encore aujourd’hui.

"Psychologiquement, ça reste très difficile car si ma rame était arrivée quelques secondes plus tôt, je ne serais plus là" dit cette mère de trois enfants souffre toujours d’insomnie sévère. Elle ne parvient à trouver le sommeil que lorsqu’elle est au bord de l’épuisement.

Au moment de l’explosion, la Jodoignoise a été blessée au niveau de la nuque. Elle en garde des difficultés pour porter des objets lourds ou rester longtemps en position assise. Cindy était conductrice de métro depuis 15 ans. Aujourd’hui, elle n’arrive plus à prendre les transports en commun comme avant : "Ça reste très stressant, même si je prends un calmant ou si je suis accompagnée de quelqu’un qui m’est cher."

Autre difficulté pour elle : se rendre à Bruxelles. "Je n’y vais que lorsque j’y suis contrainte et forcée". Ironie du sort, elle y est régulièrement convoquée par les experts des assurances chargées de son dossier d’indemnisation post-attentat.

Ces rendez-vous sont, à chaque fois, particulièrement pénibles. "Les experts se renvoient la balle depuis bientôt 5 ans. Je passe mon temps à répéter la même chose alors qu’ils ont tout dans mon dossier, cela tourne en rond". Comme beaucoup d’autres victimes des attentats de Bruxelles, Cindy déplore l’attitude des assurances : "C’est vraiment dur à vivre, ça nous empêche de tourner la page. Mais je suis obligée d’aller aux rendez-vous sinon on va me dire que je ne suis pas une vraie victime."

De conductrice de métro à magasinière

La quadragénaire a repris le travail environ 6 mois après les attentats de Bruxelles, toujours au sein de la STIB. "L’assurance du travail a confondu mon dossier avec celui d’une autre employée de la STIB.  En septembre 2016, j’ai reçu un courrier m’informant que l’assurance ne pouvait plus me prendre en charge", dit-elle. Ses supérieurs lui ont alors proposé un poste de secrétaire, mais Cindy tombe en dépression quelques mois plus tard. Cette fois, son incapacité de travail n’est pas considérée comme étant liée aux attentats. C’est donc la mutuelle qui prend le relais, son indemnité est alors nettement moindre. Aujourd’hui, Cindy occupe une place de magasinière à la STIB. Un job qu’elle effectue du mieux qu’elle peut, même si le cœur n’y est pas toujours.

Chambre du conseil pour les attentats de Bruxelles: NOTRE DOSSIER SPÉCIAL

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