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"Aberrant": Scott doit remplacer une partie de sa prothèse mais il attend depuis 1 an à cause d'une rupture de stock

Scott a une prothèse au genou depuis 18 ans. Aujourd'hui, il doit en remplacer une partie. Mais à cause d'une rupture de stock sur certaines matières premières liées aux prothèses, son opération ne cesse d'être reportée depuis 1 an. Un cas qui n'est malheureusement pas isolé, et qui découle de la pandémie du coronavirus. Explications. 

"Je suis dans l'attente". Depuis 18 ans, Scott porte une prothèse au genou gauche suite à un cancer de l'os. Aujourd'hui, une partie de sa prothèse doit être remplacée, et c'est là que ça pose problème: "Pénurie de matières premières pour les prothèses de genoux. Je dois prendre plusieurs médicaments contre la douleur", écrit Scott via le bouton orange Alertez-nous. Car à cause de l'usure, c'est douloureux: "Parfois c'est gonflé à cause d'inflammations, des nerfs qui commencent à lancer aussi, c'est douloureux", nous explique-t-il. 

A cause de ses douleurs, Scott a dû passer en mi-temps médical dans son travail de manutention. Mais, problème: la pièce dont il a besoin est en rupture de stock: "Ça fait 1 an qu'on me dit ça", déplore-t-il.

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Selon l'hôpital, la pièce ne sera pas disponible avant l'année prochaine. Scott commence à desespérer: "Je suis dans l'attente d'une prothèse sans être à l'aise, sans travailler, sans vivre, c'est compliqué. J'ai peur de perdre mon boulot, j'ai peur de pas mal de choses. C'est aberrant cette situation", dénonce-t-il.

Une pénurie de matières premières pour les prothèses liée à la crise du coronavirus 

L'hôpital confirme qu'une rupture de stock existe pour certaines pièces. "Plusieus opérations ont été reportées, mais cela concerne une très petite proportion de patients. Depuis la pandémie, il peut y avoir un temps d'attente pour certaines pièces", nous explique l'hôpital via un communiqué. 

On a pu constater certains défauts d'approvisionnement

La problématique touche plusieurs hôpitaux en Belgique. Nous nous sommes rendus dans l'un de ces établissements à Namur, qui pose chaque année près de 500 prothèses. Aucun report n'a été constaté pour une prothèse totale.

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Il est en revanche ponctuellement plus compliqué de trouver certaines pièces pour des implants de reprise, comme dans le cas de Scott: "Quand on est sur une chirurgie de reprise, c'est une chirurgie plus complexe, beaucoup moins fréquente et qui nécessite énormément de petites pièces pour ajuster cette prothèse qui est plus complexe que la prothèse primaire. Et là, on a pu constater certains défauts d'approvisionnement, qui pourraient dans ces cas bien précis, retarder la chirurgie", explique le docteur Charles Parmentier, chirurgien orthopédiste. 

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La guerre en Ukraine peut avoir un impact pour les firmes, mais la période de pandémie joue encore un rôle aujourd'hui 3 ans plus tard. "Durant le covid, on a dû cesser toutes nos activités pour se réorienter vers l'urgence, je pense qu'il y a eu un arrêt de production aussi à ce moment-là, suivi d'un effet rebond post-covid, où là on a augmenté le volume d'implantation pour rattraper le retard. Et ça a sans doute créé une pénurie à ce moment-là", estime le médecin Charles Parmentier. 

Dans tous les hôpitaux du pays, la principale cause de report d'une opération n'est en revanche pas matérielle: c'est le manque de personnel infirmier qui est toujours problématique. 
 

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