Accueil Actu Vos témoignages

"Des sangliers nous mettent en danger!" à Jumet: Brigitte s'inquiète pour sa fille et ses chiens, elle n'est pas la seule

Julie et Brigitte nous ont alertés via le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part de leur mécontentement. Ces habitantes de Marchienne-au-Pont et de Jumet, en province de Hainaut, ne savent plus quoi faire face à la présence de sangliers près de leurs domiciles. La situation dure depuis plusieurs mois et de nombreux dégâts ont été constatés. Qui est responsable ? Peuvent-elles être indemnisées ou recevoir de l'aide? 

Julie, 34 ans, habite Marchienne-au-Pont depuis dix ans. C'est la première fois qu'elle doit faire face à la présence de sangliers. "Ils vont et viennent. Ce n'est pas tous les jours, mais c'est assez régulier. On constate notamment des parcelles de jardins retournées", raconte-t-elle. "En fait, on est trois voisines les unes à côté des autres et on a décidé de garder un jardin commun sans clôtures. Les sangliers ont retourné le terrain, et ont notamment cassé un cagibi à poubelles. Ils font leur vie quoi."

Sa voisine qui vit depuis plus longtemps qu'elle dans la commune "n'avait jamais vécu ça". "Sincèrement, c'est embêtant. Je pense qu'il y a des gens qui ont des propriétés beaucoup plus abîmées que nous. On a eu des poubelles mangées, retournées, vidées au sol et alors dans le terrain, il y a des trous. Ce n'est pas très agréable à voir qu'on détruise votre maison. Depuis le mois de janvier, ça n'arrête pas. Il y a des dégâts parfois plusieurs fois par semaine." 

Edition numérique des abonnés
Edition numérique des abonnés
Edition numérique des abonnés

 

La Marchiennoise dit avoir contacté différentes autorités, sans parvenir à trouver de solution pour d'une part être indemnisée, et d'autre part, pour que les sangliers soit éloignés de sa propriété. 

"J'ai fait de nombreux numéros et c'est pire que les douze travaux d'Astérix. C'est une horreur. J'ai contacté la commune de Charleroi, le service communal de l'environnement, le service régional du bien-être animal, la DNF (Département de la Nature et des Forêts) de Mons... J'ai aussi eu deux gardes forestiers au téléphone. A chaque fois les réponses sont soit "ce n'est pas moi", soit "je n'ai pas de réponse", soit on me dit d'aller devant le juge de paix du lieu du dommage." 

Elle conclut: "Un garde forestier m'a dit que je devais clôturer ma maison, mais apparemment, ce ne sont pas des clôtures basiques. Il y en a pour des milliers d'euros. Je ne peux pas attendre que les sangliers changent de zone car il ne le feront pas. Ils doivent se dire qu'il y a encore de quoi faire ici avec un peu à manger."

Ma fille est rentrée en panique à la maison

A Jumet (Charleroi), Brigitte s'inquiète également de la présence répétée de sangliers aux alentours de la rue du Centre. 

"Cela fait des mois et des mois qu'on vit déjà avec des gens qui viennent jeter leurs déchets dans la rue. On s'est déjà plaint auprès de la commune. Les déchets ont été ramassés plusieurs fois, mais les gens ont continué à venir en mettre", raconte-t-elle. "Et en plus de ça, il y a quelques jours (mi-avril), ma fille a aperçu des sangliers (près de ces déchets). Elle jouait sur le Ravel et elle est rentrée en panique à la maison." 

"Des sangliers nous mettent en danger! Qu'est ce que je dois faire ?", s'interroge-t-elle. "J'ai appelé la police la première fois en signalant que moi, j'avais deux chiens. Ils m'ont répondu de ne plus faire sortir le chien et qu'ils vont faire le nécessaire. En attendant, ils sont là, dans la rue. Je ne peux plus aller toute seule et ma petite fille de 10 ans qui prend le car au bout du Ravel à 6h20 doit passer par là."

"Si ça nous agresse, je ne sais pas quoi faire. Les sangliers ont causé des dégâts. Ils mangent les sacs. Dans le Ravel, les pelouses sont trouées parce qu'ils cherchent à manger. Je ne leur en veux pas, mais à partir d'une certaine heure, on ne sort plus. On essaye de rester dans la maison et de ne pas trop faire de bruit pour ne pas qu'ils viennent justement tout casser chez nous. Qu'est ce que je dois faire ? Je ne suis pas experte mais je suppose qu'il y a quand même des vétérinaires pour endormir ces bêtes, les prendre et aller les mettre dans un endroit approprié. Il n'y a pas eu d'intervention pour le moment."

Edition numérique des abonnés
Edition numérique des abonnés

 

De plus en plus de sangliers présents dans des zones périurbaines

Pour répondre aux questions de nos témoins, nous avons contacté Eric Declercq, le chef du cantonnement de Thuin au DNF (Département Nature et Forêts). Il nous fait tout d'abord part d'une constatation. "Je suis responsable dans cette zone-là depuis deux ans, donc il est difficile de donner une vraie vue sur l’évolution de ces dernières années. Mais en région wallonne, on constate que, de plus en plus, il y a des sangliers présents même dans des zones périurbaines (situées aux abords immédiats d'une ville). Avant les sangliers, on les trouvait en forêt, dans des zones agricoles. Ce n’est pas qu’en région wallonne, mais également dans toute l’Europe occidentale, avec des sangliers présents au cœur de certaines villes."

Eric Declercq indique par ailleurs que son cantonnement reçoit "un peu plus de signalements" ces derniers temps dans cette région. "Les gens se plaignent le plus souvent d’avoir des dégâts dans leurs jardins."

Mais qui est responsable ? Que dit la loi ? "Le chasseur est responsable, selon la loi de 1961, pour les dégâts dans les cultures. Ensuite, il y a eu des décisions de justice qui ont dit que les chasseurs peuvent également être responsables pour les dégâts dans les jardins. Une décision qui a fait jurisprudence. Les particuliers peuvent donc s’adresser directement aux chasseurs et se faire indemniser." 

Des chasseurs qui sont titulaires du droit de chasse pour le massif boisé le plus proche. "A priori, les sangliers vivent toujours dans les massifs boisés. Ils en sortent de temps en temps et ça donne des dégâts dans les cultures et les jardins. Le titulaire du massif boisé le plus proche peut être tenu comme responsable des dégâts dans les environs", précise Eric Declercq. "Les chasseurs ont l’habitude d’indemniser les agriculteurs. Pour les particuliers, ils font appel à des experts pour évaluer correctement les dégâts. S’il y a litige et que le chasseur refuse de reconnaître sa responsabilité ou s’il y a plusieurs chasseurs qui peuvent être mis en cause, cela peut aller devant le juge de paix (pour être valable, l'action portée devant le juge de paix du lieu du dommage doit être réalisée dans les six mois). C’est plus problématique."

On les mettra en contact avec les chasseurs les plus proches

La procédure la plus simple pour Julie et Brigitte, nos témoins, est donc de s’adresser au préposé forestier du DNF (Département Nature et Forêts) de sa zone, qui renseignera le titulaire de chasse le plus proche. "Les chasseurs sont pour la plupart assurés pour ça. Cette procédure n’est pas très connue. Les gens dans les zones périurbaines connaissent assez peu nos services. Ils n’ont pas l’habitude de nous voir donc ils n’ont sans doute pas le réflexe de venir voir le DNF. Ces personnes peuvent contacter le cantonnement de Thuin et on les mettra en contact avec les chasseurs les plus proches. A eux d’essayer de trouver un dédommagement à l’amiable avec les chasseurs."

L'intervention du chasseur ne se déroulera pas en zone périurbaine. "Le chasseur ne va pas aller tirer sur les sangliers dans leurs jardins. Il va devoir intensifier sa pression de chasse ailleurs pour réduire la population. Dans les villes, ils ne sont que de passage. Ils résident 90% du temps en forêt et 10% du temps, ils sortent dans les plaines, les cultures ou dans des jardins", conclut le chef du cantonnement de Thuin. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

7 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • Les sangliers sont plus à leurs places que nous!

    Germain Rousseau
     Répondre
  • Les sangliers sont plus à leurs places que nous!

    Germain Rousseau
     Répondre
  • Les sangliers sont plus à leurs places que nous!

    Germain Rousseau
     Répondre
  • L'écologie a une importance primordiale. Personne ne peut plus en douter. Cependant, il est important de comprendre que la chasse régule les populations d'animaux sauvages. S'en priver radicalement entraînera à court et à moyen termes des nuisances de plus en plus importantes pour toute la population.

    Jean-Luc Rolland
     Répondre
  • Encore des gens de la ville qui n'y connaissent rien,ils n'ont qu'à venir en gaume,là les sangliers c'est quotidien et on vit avec eux normalement

    Alain Schmit
     Répondre
Plus de commentaires