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Jean est victime de spoofing téléphonique: "Il s'agit de 4 appels frauduleux par jour"

C'est un terme qui ne vous est peut-être pas familier. Pourtant, vous en avez peut-être sûrement déjà été victime. Recevoir à plusieurs reprises des appels de fausses entreprises, c'est le principe du "spoofing" téléphonique. Le correspondant est bien souvent à l'étranger, même si les numéros affichés sont répertoriés en Belgique. Une arnaque téléphonique, bien ficelée. Comment ces numéros sont-ils loués ? Jean a appuyé sur le bouton orange pour tenter de comprendre la mécanique.

Des appels incessants. C’est désormais devenu le quotidien de Jean. Chaque semaine, il reçoit plusieurs appels de numéros inconnus. Désormais, ces intrusions téléphoniques deviennent quotidiennes : "J'ai remarqué que, depuis 2-3 jours, je reçois un nombre d'appels téléphonique frauduleux absolument impressionnant. Il s'agit de 4 appels frauduleux par jour au lieu d’une fois par semaine... "

Comment ces numéros sont-ils loués ?

Derrière ces numéros belges, se cachent en réalité de numéros étrangers. Cette méthode a un nom : le "spoofing". Le principe : usurper une identité et s’approprier un numéro de téléphone. Concrètement, les fraudeurs ciblent un numéro de téléphone en particulier. Ils procèdent ensuite à des appels d’hameçonnage en se faisant passer pour une société. Le but : rendre plus crédible leur demande en faisant apparaître un numéro local au lieu d’un numéro étranger.

Les fraudeurs utilisent tout simplement des applications ou des logiciels qui permettent de créer et de relier plusieurs numéros composés de divers indicatifs régionaux à un cellulaire. L’objectif est ensuite de soutirer des données personnelles. Une fois l’arnaque bien établie, les numéros en question peuvent ensuite être détruits facilement. Cela permet de ne plus être joignable sans avoir à changer le vrai numéro d’origine : "Un message indiquant que le numéro est hors service se fait entendre, tout simplement." explique Olivier Bogaert, commissaire au sein de l'unité en charge de la lutte contre la cybercriminalité.

Dans les faits, tout le monde peut utiliser un faux numéro de téléphone. Plusieurs applications existent. Elles sont appelées les "burner applications". Certaines permettent même d’accéder à une période d’essai gratuite de 7 jours. Elles permettent d’utiliser de faux numéros de téléphone temporaires qui peuvent ensuite envoyer des messages, passer des appels, et même démarrer des appels vocaux.

Qui se cache derrière ces numéros ?

Il est toujours difficile de déterminer qui se cache derrière ces numéros : "C’est compliqué, parce que les fraudeurs sont majoritairement localisés à l’étranger. Ça leur permet de contourner le cadre légal belge", explique le commissaire Bogaert. Et l'arnaque est très facile à mettre en place : "Beaucoup de personnes publient leurs coordonnées, parfois même sans en être réellement conscient. Pour les arnaqueurs, c'est donc très facile d’accéder à des numéros. Il existe aussi de grandes listes de pages jaunes avec des milliers de numéros belges et principalement des fixes. Ce qui explique aussi que beaucoup de personnes âgées sont ciblées."

Ces numéros, peuvent-ils être tracés via les opérateurs téléphoniques ?

Du côté de Proximus, l’enseigne dit travailler de près à l’identification des appels frauduleux : "On informe le parquet, car il s’agit d’une usurpation d’identité et on fait des enquêtes en interne afin de retracer les fraudeurs." Cependant, l’entreprise n’a pas la main mise sur ces appels : "Les numéros belges qui sont utilisés sont souvent repris chez des providers externes à Proximus, c’est le parquet qui peut faire les demandes pour retracer qui est derrière. " Par rapport au développement de ces appels, Proximus déclare remarquer une légère hausse : "Nous avons remarqué une légère hausse par rapport au mois dernier, mais une baisse de façon générale par rapport à l’année dernière."

Ces appels frauduleux se développent encore plus pendant les fêtes de fin d’année : "Nous savons également que les fêtes de fin d’année sont également un prétexte pour les fraudeurs, le nombre de fraudes est chaque année en augmentation durant cette période, il faut être vigilant."

Comment lutter contre ces appels ?

La première étape reste à bloquer constamment les numéros à l’aide des options du téléphone. Si ce n’est pas suffisant, il sera peut-être utile d’envisager d’utiliser une application de blocage pour rejeter les appels indésirables. Pour détecter ces appels, quelques signes peuvent être à surveiller comme un retard, voire un silence en début d’appel. Il faut également garder en tête qu’une entreprise ne vous contactera jamais par téléphone pour une offre qui demande des données sensibles.

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Commentaires

5 commentaires

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  • J'y ai eu droit aussi! J'ai carrément dû supprimer ma ligne fixe, c'était devenu tellement infernal parce que, moi, ce n'était pas 4 appels par jour, ça pouvait carrément aller jusqu'à une 7 à 8 appels sur la même journée, jusqu'à tard le soir.

    Hélène Mommer
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  • Et voilà la réponse imparable de Proximus : "c'est pas nous" !!!!

    Schirvel Luc
     Répondre
  • Hélas, ça n'arrête pas... Que ce soit sur le GSM ou sur le fixe, et le pire, c'est que l'on ne fait rien pour ça, car, on ne viendra jamais me dire qu'il n'y a rien à faire... Ça, ce n'est pas vrai, mais... Faut le vouloir!!!

    Eddy PONDANT
     Répondre
  • Pourquoi ne pas poursuivre les sociétés qui procurent ces numéros ? La seule manière d'avoir la paix : ne JAMAIS donner son numéro à des sociétés, même sous prétexte d'envoi de sms "de sécurité".

    roger rabbit
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  • Ne jamais répondre et surtout ne jamais rappeler, pour la plupart ce sont des numéros surtaxés.

    roger rabbit
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