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Justine a reçu un bon pour un saut en tandem en 2021 et voit sa réservation repoussée encore et encore: "On tourne en rond"

Justine nous a contactés via le bouton orange alertez-nous pour dénoncer ce qui s'apparente, pour elle, à une arnaque. Elle a reçu un bon pour un saut en parachute en 2021 et… attend toujours l'opportunité de sauter. Les casseroles se multiplient pour le Skydive de Saint-Ghislain qui dit avoir les poings liés.

"Il y a toujours une excuse différente", regrette Justine. La Tournaisienne a reçu un bon de la part de son compagnon pour un saut en parachute en tandem au Skydive de Saint-Ghislain. Le cadeau remonte à 2021 et si à l'époque, la jeune femme était emballée à l'idée de faire le grand saut, elle ne s'attendait pas à toutes les péripéties qui l'attendaient. Elle raconte: "J'ai réservé tout de suite et j'ai reçu un mail d'annulation." Mais en 2021, la crise sanitaire liée au coronavirus n'était pas encore complétement derrière nous. De ce fait, la jeune femme ne s'inquiète pas plus que de raison et décide simplement de postposer.

"J'ai refait une réservation et à chaque fois, ils ont annulé le saut", se souvient-elle. Plusieurs causes diverses sont évoquées: de l'avion en maintenance jusqu'aux documents manquants, en passant par la météo maussade. Si Justine reconnaît que le propriétaire du Skydive ne fait pas la pluie et le beau temps, elle se demande "si ça ne l'arrange pas" quand il fait mauvais parce qu'il n'a "pas l'autorisation" de toute façon.

Les mois passent et l'attente devient trop longue pour Justine qui demande à être remboursée: "Mon bon arrivait à échéance et je n'y étais pour rien." Rien à faire, il est bien stipulé dans les conditions générales que 30 jours après la réception du bon, les remboursements ne sont plus permis. Bonne nouvelle toutefois, la cliente n'étant pas la cause du retard, la validité du bon est prolongée.

Plus de 200 personnes dans le même cas

Justine n'est pas seule au monde dans cette affaire. Sur Google, les avis négatifs se multiplient. Les clients mécontents, pour les mêmes raisons que la Tournaisienne, ont créé un groupe Facebook pour partager leur expérience. À l'heure d'écrire ces lignes, le groupe en question est composé de 250 membres. "En attendant, on ne saute toujours pas, on tourne en rond. Tout ce qu'on demande, c'est à être remboursés", affirme Justine. Une action en justice? Ils y ont pensé mais comme souvent dans ce genre d'histoires, cela coûterait plus cher que les 350€ déboursés pour le service.

Dans le groupe, certains sont plus remontés que d'autres mais dans l'ensemble le sentiment d'impuissance reste le même. Un sentiment d'impuissance partagé par le propriétaire du Skydive. Nous l'avons contacté pour en savoir plus. Il explique rencontrer des problèmes avec Skeyes, l'entreprise chargée du contrôle du trafic aérien en Belgique. Pour que les avions puissent voler à une altitude de 4.000 mètres, nécessaire pour le parachutisme, il faut une autorisation. Or, Skeyes refuse de la délivrer. Au Skydive, on ne comprend pas d'où vient le souci: "L'année dernière, la situation s'était débloquée et nous avons pu voler normalement en novembre."

S'il est bien conscient que tout cela peut être pénible pour les clients, le propriétaire l'assure: "C'est indépendant de notre volonté".

Une alternative proposée

Pas d'arnaque en vue donc, mais plutôt un problème de localisation. Skeyes s'explique: "L’aérodrome est situé à un endroit très complexe au niveau du trafic aérien." L'accord signé entre le gestionnaire du trafic aérien et le Skydive stipule que "l'aérodrome peut opérer jusqu'à 1.676 mètres". Dans certains cas, si le trafic aérien et la sécurité le permettent, Skeyes peut donner l'autorisation d'aller plus haut. "C'est faisable, on l'a prouvé l'année dernière", commente le Skydive.

Après des mois de galères, un plan B a été imaginé: proposer aux amoureux de l'adrénaline qui ont payé pour un saut en parachute à Saint-Ghislain de l'effectuer depuis l'aérodrome de Belval, près de Charleville -Mézières, dans le nord de la France. Une solution qui ne plaît pas à tout le monde, notamment pas à Justine: "Je n'ai pas envie de faire quatre heures de route pour 30 secondes de sensations. Sauter à Charleville, ça ne m'intéresse pas."

Pour l'instant, il n'y a pourtant pas d'autre alternative, même si le Skydive assure que la solution Belval est "temporaire". Sur le groupe Facebook, plusieurs personnes pensent, comme Justine, que les kilomètres à faire pour sauter en parachute dans le nord de la France n'en valent pas la chandelle. Les témoignages de ceux qui ont fait le déplacement leur donnent tort: "Je peux vous dire de foncer à Belval, c'est exceptionnel" ou encore "Je suis heureuse d'avoir fait la route, on revient avec plein d'étoiles dans les yeux." Le service en lui-même n'est pas en cause.

Justine a aussi fini par se laisser tenter et a fait le déplacement. Le verdict est positif: "Tout nickel. Expérience incroyable. Personnel super top", écrit-elle sur le groupe. Mais dans les commentaires, certains sont toujours révoltés, ils estiment avoir payé pour un saut à Saint-Ghislain et entendent bien le faire là-bas. Si dans les conditions générales, il est stipulé que le saut peut être déplacé, tous ces changements mettent du plomb dans l'aile à la réputation du Skydive. Le propriétaire espère voir vite le bout du tunnel, qui selon lui, s'annonce proche. En attendant, il peut se réjouir des retours positifs reçus des personnes qui ont finalement pu effectuer leur saut.

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