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Laura achète une boîte de biscuits et repère la présence d’alcool dans la liste des ingrédients: "Des parents doivent en donner à leurs enfants sans s'en douter"

Laura (nom d’emprunt pour garantir l’anonymat), une habitante d'Asse âgée de 40 ans, a récemment fait une découverte surprenante en achetant une boîte de biscuits dans un magasin Action. Pensant offrir une friandise sans danger à sa famille, elle s'est rapidement rendu compte que les gâteaux contenaient de l'alcool, une information qui n'était pas clairement indiquée sur l'emballage. "Je trouve ça inadmissible !", s'indigne-t-elle via le bouton orange Alertez-nous. 

Un emballage trompeur pour Laura, inquiète pour les plus jeunes

Sur le packaging de ces biscuits baptisés "Rotolino", des gâteaux sont présentés avec un dessin alléchant d'un verre de lait, d'un épi de blé et de cacao. "Quand j'ai fini par goûter, j'ai trouvé qu'ils avaient un petit goût d'alcool, mais j'ai pensé que ça devait venir des arômes", raconte Laura. C'est seulement en scrutant minutieusement la liste des ingrédients qu'elle a découvert la mention "alcool". Une information reléguée au milieu de la liste, en caractères minuscules.

L'emballage ne laissant en rien présager cet ingrédient, Laura estime que la dissimulation de cette information peut tromper de nombreuses familles : 
"Beaucoup de parents doivent en donner à leurs enfants sans s'en douter", s'inquiète-t-elle. Cette situation est d'autant plus préoccupante pour Laura qui a un bébé de 9 mois.
"Cela pourrait risquer de prédisposer des enfants à la consommation d'alcool, sans compter que si jeune, c'est nocif. Sans parler des personnes qui ont arrêté de boire ou ne souhaitent pas consommer d'alcool", s'alarme-t-elle. 

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Des molécules d'alcool évaporées à la cuisson ?

"Pour un produit ayant subi une cuisson, l’alcool s’est a priori complètement évaporé et seul l’arôme du produit garde un intérêt pour l’opérateur. S’il s’agit d’un arôme, il ne doit pas toujours être quantifié", explique Etienne Mignolet, porte-parole du SPF Économie. 

Le problème réside dans le manque d’information concernant l’alcool présent dans ce produit, observe le docteur Orban, spécialiste des problèmes liés à l'alcool. L’alcool a-t-il été ajouté avant ou après la cuisson ? Interroge-t-il. Impossible de le savoir à la lecture de la liste des ingrédients. Il appelle à un meilleur encadrement de toutes les denrées alimentaires qui contiennent de l’alcool, et pas seulement celui des boissons. 

Une porte-parole des magasins Action, nous rapporte les informations de son fournisseur Balconi : "La présence de traces d'alcool (d'origine végétale) dans le produit en question a pour seul but de permettre sa conservation en évitant l'utilisation de conservateurs chimiques."

Quant à la teneur en alcool de ces biscuits, Balconi se contente de nous assurer qu'il est inférieur à 1%. Un pourcentage non-négligeable pour le Docteur Orban. "Les bières 'sans alcool', c'est jusqu'à 0,5%...", note-t-il.

La législation sur la teneur en alcool ne concerne que les boissons

Balconi se prévaut de respecter la réglementation. En effet, la législation belge ou européenne concernant l’alcool porte sur les boissons et leur vente, et non sur l’étiquetage de toutes les denrées alimentaires.

Actuellement, le règlement européen 1169/2011 impose l’étiquetage pour les boissons alcoolisées dont la teneur en alcool dépasse 1,2 %. Au niveau belge, la loi du 24 janvier 1977, relative à la protection de la santé des consommateurs, porte uniquement sur les obligations sur le lieu de vente ou de mise à disposition.

L'alcool jamais exempt de risques pour la santé

Quoi qu’il en soit, le docteur Orban tient à rappeler le point de vue de l’OMS (publié dans The Lancet Public Health en janvier 2023) selon lequel "aucun niveau de consommation d’alcool n’est sans danger".

"L’alcool, quelle que soit la dose, il vaut mieux ne pas en avoir", insiste-t-il. Le spécialiste précise toutefois que ses dangers sont liés à leur dosage. Et de conclure sur une pointe d’ironie : "je me demande si dans ce cas-ci, le reste de ce qui est dans le produit n’est pas au moins aussi toxique que la quantité d'alcool qui y est".

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Commentaires

2 commentaires

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  • L'alcool est produit naturellement par fermentation du sucre. Ce qui veut dire que dès qu'un produit contient du sucre, il y a très certainement de l'alcool, souvent très peu (juste des traces), parfois plus. Plus il y a de conservateurs (qui tuent les bactéries), moins il y en a. Par exemple, dans les pains aux lait, pains artisanaux, jus de fruits maisons, et on trouve de l'alcool.

    Thierry Frayer
     Répondre
  • Tout le monde, sauf cette dame, fan des réseaux sociaux sans aucun doute, sait que l'alcool s'évapore à la cuisson. Quelle s'intéresse aux produits chimiques et déshydratés et quand elle saura ce que c'est, elle ne mangera plus rien !

    roger rabbit
     Répondre