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Pour Hakim, fournisseur de pellets, la gestion de la prime est "CATASTROPHIQUE": "On s'est rendu compte qu'il fallait encoder les factures de tous nos clients"

Depuis le 1er février, il est possible de demander la prime "pellets" sous certaines conditions. Mais pour Hakim, gérant d'une entreprise de granulés de bois, c'est le début des ennuis. Il déplore une mauvaise gestion et une communication floue. Témoignage. 

"C'est catastrophique !". Voilà comment Hakim, gérant d'une entreprise de vente de pellets à La Louvière, décrit l'octroi de la prime "pellets" décidée par les autorités. En effet, depuis le 1er février, les demandes pour pouvoir bénéficier de la prime de 250 euros pour les personnes qui se chauffent principalement aux pellets peuvent être introduites. Seulement, selon Hakim, rien ne va. Il déplore une organisation déplorable tant pour les clients que pour les fournisseurs. 

En près d'un an, Hakim a honoré près de 10.000 commandes de pellets. "On est débordés, on n'arrête pas", assure-t-il. Et depuis l'annonce de la prime, le rythme s'est intensifié dans cette entreprise qui a vu le jour il y a 10 ans. "On a commencé par recevoir des appels de nos clients qui nous demandaient les factures de leur commande. Certains avaient perdu leurs tickets de caisse et leurs bordereaux de livraison donc il a fallu tout retrouver. Ça nous a pris un temps énorme !", s'exclame Hakim. En effet, pour introduire une demande à la prime, les acheteurs doivent apporter une copie de la facture de livraison et une preuve de paiement. 

Ce n'est pas notre métier.

Alors qu'il pensait que ce travail laborieux était derrière lui, Hakim a connu une autre surprise à la mi-mars. "Un client m'a dit qu'il n'avait pas pu être remboursé, car je n'avais pas encodé sa facture. Alors on s'est renseigné. Et on s'est rendu compte qu'il fallait encoder toutes les factures de nos clients. Mais l'administration ne nous a jamais prévenus", assure le vendeur. Avant d'ajouter :"Nous n'avons pas le temps ni les infrastructures pour faire cela. Ce n'est pas notre métier", dit-il. 

En plus d'une mauvaise communication, Hakim déplore une mauvaise gestion des plateformes. "Pendant plus d'une semaine, le site sur lequel on doit encoder les données ne fonctionnait pas. On n'arrivait pas à se connecter. Maintenant, il refonctionne, mais on n'a plus qu'au 15 avril pour tout rentrer. Je vais être obligé de payer des heures supplémentaires à mon personnel pour tout remplir", souffle le fournisseur. Avant de lâcher : "Ils (les responsables des autorités ndlr) veulent faire une prime, c'est bien. Mais qu'ils assument !". 

De son côté, le SPF Économie nous confirme que le versement des primes dépend de l'encodage des fournisseurs. Celui-ci est primordial, car il atteste de la livraison. "Si la demande de prime correspond à la livraison rapportée au SPF, le dossier peut être accepté et le paiement ordonné", explique son porte-parole Etienne Mignolet. 

Les informations ont été transmises aux revendeurs et aux fournisseurs de pellets via la Fédération belge des Négociants en Combustibles et Carburants (Brafco). Cette communication s'est fait d'abord via son site internet puis via une publication dans son mensuel. Ces communications étaient cependant réservées à ses membres. Malgré tout selon le porte-parole de la fédération, les revendeurs de pellets, qu'ils soient membres ou non, n'ont pu ignorer ces procédures. "Il faut être sourd et muet pour ne pas avoir entendu parler du chèque pellets. Il faut arrêter la mauvaise volonté", estime le porte-parole Olivier Neirynck.

Quelques difficultés au démarrage du site

Quant à l'encodage des livraisons, il est important de distinguer les ventes comptoirs des livraisons en vrac ou en sac. Il ne faut pas encoder les factures de tous les clients comme semble le penser notre témoin. "Pour le pellet, on a beaucoup d'enlèvements en dépôt et pas toujours par des quantités de 500kg", éclaire le porte-parole. Or pour bénéficier de la prime "pellets", il faut s'être fait livrer au moins 500 kg de granulés. Encoder les données des clients qui ne rentrent pas dans ces conditions n'est donc pas utile. 

Le site qui doit être utilisé par les fournisseurs semble désormais fonctionnel. Olivier Neirynck reconnaît que cela a été "un peu difficile au démarrage, il a fallu adapter l'outil". Mais désormais, il semble que les fournisseurs n'ont désormais plus de problème pour s'y connecter. À ce jour, 2.500.000 livraisons (mazout et pellets) ont été rapportées. À l'heure actuelle, le SPF Économie a reçu 41.678 demandes, dont 60% en ligne et 40% via papier. Elles sont encore en cours de traitement. 

Quelles conditions pour bénéficier de la prime ?

Plusieurs conditions doivent être réunies pour en bénéficier : les ménages doivent se chauffer principalement avec des pellets à leur résidence principale et s'être fait livrer au moins 500 kg de granulés de bois par une entreprise par camion-souffleur ou sur palettes entre le 1er juin 2022 et le 31 mars 2023. Enfin, ceux qui ont bénéficié du chèque de mazout ou de la prime fédérale sur le gaz au moment de leur demande, ou ceux qui bénéficient du tarif social pour le gaz, ne peuvent pas prétendre au "chèque pellets".

Les demandes peuvent être déposées jusqu'au 30 avril 2023 inclus en ligne ou via un formulaire papier et envoyé au SPF Economie. Si vous remplissez les conditions pour recevoir la pirme, celle-ci vous sera versée sur le compte bancaire renseigné ou via un chèque circulaire. 

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Commentaires

2 commentaires

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  • Bien -sur, quand on fait plus de 50% au "noir", difficile de justifier !!!!

    Freddy-Alfred Collot
     Répondre
  • Le pire est l'aide de l'état aux pellets les ex pays de l'est s'en donne a cœur joie et profite du magot

    Philibert Bernard
     Répondre