Des milliers de personnes ont observé mercredi à midi une minute de silence en hommage aux victimes des attentats jihadistes qui ont fait une trentaine de morts la veille dans la capitale.
Des centaines de personnes se sont réunies mercredi midi pour respecter une minute de silence sur la place de la Bourse au coeur du piétonnier transformé depuis mardi en lieu de rassemblement spontané de la population en deuil à la suite des attentats qui ont frappé la capitale belge. A 12h00 précises, la foule présente sur la place a respecté une minute de silence ci et là interrompue par les crépitements des appareils photo des journalistes, et les propos incohérents qu'un homme s'est soudainement mis à crier. La minute de silence s'est achevée par un "vive la Belgique" anonyme, aussitôt repris par le public qui a longuement applaudi. De brèves prises de paroles spontanées ont également ponctué l'événement, ainsi que des chants. Bon nombre de personnes présentes ont déposé des bougies, des fleurs et des drapeaux belges sur la place. D'autres inscrivaient sur le sol des messages en mémoire des victimes avec des craies de couleur. Vers 12h30, un attroupement s'est créé au milieu de la place autour d'une femme voilée, manifestement perturbée, et qui hurlait des propos en arabe notamment à l'encontre des musulmans et du Maroc.
Une minute de silence a aussi été observée mercredi midi au Berlaymont et sur le parvis situé devant l'institution à la suite des attentats perpétrés mardi matin à l'aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek à Bruxelles. Seule la délégation officielle, composée notamment des Premiers ministres belge Charles Michel et français Manuel Valls ainsi que du roi Philippe, de la reine Mathilde et de nombreux membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, a pu entrer dans le bâtiment de la Commission européenne pour se recueillir.
Enfin, nous publions ce message, ce "cri" que nous a envoyé Jean,
Jean: "J’ai besoin de crier mon refus que la vie s’arrête, fut-ce une minute"
"Je ne sais pas vous... mais depuis ce 22 mars, j’ai une boule qui me noue la gorge et m’empêche de respirer ... et sans respirer on ne peut pas vivre... J’ai besoin de crier ma rage, ma tristesse, mon amour pour mes enfants et mes proches... Et la minute de silence, que je comprends comme un hommage aux victimes ne fait qu’amplifier ce besoin de crier... pour que les rescapés, les familles des victimes, les forces de l’ordre et les équipes de secours entendent notre soutien, pour qu’ils entendent que nous sommes là ... à leurs côtés... Une minute de silence donne le sentiment que la vie s’arrête... J’ai besoin de crier mon refus que la vie s’arrête, fut-ce une minute... Alors je veux crier, faire du bruit aussi pour que les personnes qui ont perpétré ces actes barbares sachent que je ne suis pas mort, que je veux continuer à vivre, à rire, à faire du bruit... Si vous partagez ce besoin de hurler votre rage de vivre, faisons-le ensemble ou chacun chez soi, ce vendredi à 13h00... Le deuil national ne sera pas terminé mais, où que nous soyons, hurlons, crions, klaxonnons, actionnons les sirènes, tapons des pieds, applaudissons, ... vivons... pour ceux qui sont tombés, qu’ils nous entendent, où qu’ils soient en Belgique."
