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Des cendres de défunts retrouvées dans des bennes à ordures ou vendues dans des brocantes en Wallonie

Le parlement de Wallonie s'apprête à améliorer le cadre juridique de la conservation des cendres d'un défunt à domicile, en imposant une traçabilité. Cette proposition de décret cdH, PS et MR, vise non seulement à mieux prendre en compte la volonté du défunt, mais aussi à limiter certains actes de malveillance commis vis-à-vis des urnes funéraires par des descendants sans lien affectif avec le défunt.

Les crémations sont de plus en plus courantes en Wallonie: leur nombre est passé de moins de 4.000 en 1990 à plus de 15.000 l'an dernier. Elles donnent lieu à diverses pratiques: inhumation des cendres au cimetière ou placement en columbarium, dispersion des cendres sur le domaine public limité à des parcelles du cimetière et à la Mer du Nord, ou encore la gestion des cendres par la famille, que ce soit par la dispersion ou l'inhumation sur un terrain privé, ou encore la conservation à domicile dans une urne funéraire. Or il arrive que le défunt ait, de son vivant, exprimé le choix de la crémation sans toutefois préciser le sort à réserver ultérieurement aux cendres, selon les auteurs de la proposition (Véronique Salvi et Josy Arens pour le cdH, Graziana Trotta et Jean-Marc Dupont pour le PS, Philippe Knaepen et Gilles Mouyard pour le MR).


Il faudra informer le gestionnaire public

Aussi, lorsque survient le décès, il se peut que la famille soit à ce point désemparée qu'elle opte pour la conservation des cendres à domicile sans avoir suffisamment réfléchi à l'impact moral et psychologique de ce choix. Quid aussi de la destination des cendres lorsque des membres de la famille moins attachés au défunt veulent s'en débarrasser? La proposition de décret, déposée dernièrement au parlement, prévoit donc qu'en l'absence d'écrit du défunt spécifiant la destination finale des cendres, la personne ayant pris réception des cendres ou les ayants-droit qui ne souhaitent plus conserver celles-ci devront obligatoirement informer le gestionnaire public de la destination choisie.


"Cela a plusieurs avantages"

Le choix sera fait entre la dispersion des cendres en terrain privé, l'inhumation des cendres en terrain privé via une urne biodégradable ou la remise de l'urne funéraire au gestionnaire public pour inhumation, placement dans un columbarium ou dispersion. "Cela a plusieurs avantages", selon les auteurs de la proposition. "Pour le gestionnaire public, c'est l'assurance de mettre au point une traçabilité des cendres ainsi qu'une meilleure prévisibilité dans la gestion de ses cimetières. Pour les ayants-droit, c'est l'assurance de ne pas rouvrir le choc psychologique du deuil dans la mesure où la destination finale des cendres du défunt, telle que spécifiée par celui-ci, devra être respectée".


Ce type d'agissement est pourtant prohibé

Le décret vise aussi à limiter certains actes de malveillance à l'égard d'une urne funéraire devenue encombrante ou peu esthétique. Il n'est pas rare en effet de retrouver des urnes funéraires abandonnées dans des endroits non appropriés comme des déchetteries, des bennes à ordures, des brocantes, etc. Ce type d'agissement est pourtant prohibé, rappellent les auteurs de la proposition.

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