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Théâtre à Charleroi: plongée originale dans la vie d'un atelier de confection d'après-guerre

Un spectacle joué à Charleroi, propose aux spectateurs de se retrouver physiquement au cœur de la vie d’un atelier de confection, après 1945. Installé à son poste de travail, il est invité à remonter le temps.

Des bobines de fils dispersées çà et là sur les tables de travail et des meubles résolument rétros, à peine entrés dans le CEME, l’Espace meeting européen de Charleroi, vous êtes plongés dans une atmosphère d’après-guerre. Robes élégantes mais simples, restrictions oblige, les figurantes se mêlent aux spectateurs invités à prendre part à la vie de "L’atelier". Comme son nom l’indique, cette pièce écrite par l’auteur tragique Jean-Claude Grumberg dépeint la vie d’un atelier de confection  de 1945 à 1952. Entre rires et larmes, les employés travaillent et racontent leur vie pendant l'Occupation ainsi que dans l'immédiat après-guerre.






Ce concept de divertissement global mêle immersion, théâtre et musique live. Et pour les spectateurs, la magie opère: "On est vraiment dedans. On n’est pas obligé de participer. On reste spectateur mais on est dedans", résume Dominique. Pandeli abonde: "On est hypnotisé, on est bien dans l’histoire". Gloria, elle, a surtout apprécié l’enchaînement des tableaux et la musique. Et ce concept est né dans la tête de Florence Wiot: "La première fois que j’ai lu L’atelier, j’ai eu l’impression d’être derrière une porte et d’entendre une conversation". "Je veux que le spectateur vive le spectacle de façon différente, de l’intérieur. J’aime ce côté ludique qui rend les mots plus percutants", explique la jeune artiste carolo. Dès qu’il ouvre la porte, le spectateur est plongé dans une autre époque, un peu comme si le décor était considéré comme un personnage à part entière.



Sur le choix de la pièce et de son thème, Florence avoue que l’actualité de ces derniers mois a joué un rôle: "Que ce soit avec les camps de migrants ou le succès des partis d’extrême droite, l’histoire recommence et recommence. On risque de faire les mêmes erreurs", déplore l’actrice. Ce qu’elle aime particulièrement dans les mots de l’auteur, c’est l’absence de paternalisme: "Les couturières sont là pour travailler, pas pour faire passer un message, mais si ce dernier passe quand même, tant mieux", résume Florence. Autour de la comédienne, une douzaine d’acteurs chevronnés et de jeunes artistes se retrouvent sur scène pour faire vivre, avec beaucoup de justesse, la vie de l’atelier. A découvrir à l’Espace meeting européen de Charleroi jusqu’au 22 mai.

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