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Qatar: nous avons rencontré deux femmes à Doha, elles nous racontent leur vie quotidienne

Le Qatar, ce n’est pas l’Arabie saoudite ! Contrairement aux idées reçues, dans l’émirat, les femmes conduisent, travaillent, sortent, depuis très longtemps. Mais font aussi l’objet de discriminations. Deux Qatariennes ont accepté de nous parler de leur vie à Doha.

C’est l’heure de pointe à Doha quand nous discutons avec notre premier témoin. La plupart des gens quittent leur travail. Au volant de son 4x4, une femme nous conduit à son travail. Elle est avocate et professeur de Droit. "Hier, j’avais une affaire au tribunal du Travail pour défendre un ouvrier et on a gagné !", nous explique-t-elle. 

A 32 ans, la jeune femme a ouvert son propre cabinet. Elle porte la tenue traditionnelle des Qatariennes, l’abaya : une longue robe noire et un voile, qui ne dissimule pas totalement les cheveux. Elle est surprise par nos questions sur les droits des femmes au Qatar : elle nous explique que sa grand-mère conduisait déjà ! "Il y a des magistrates, des avocates, des procureures générales…"


Selon l’organisation Amnesty International, les femmes doivent encore demander à un homme l’autorisation de se marier ou de voyager à l’étranger jusqu’à leurs 25 ans. Quand nous l’interrogeons sur la tutelle masculine encore très présente dans la vie des femmes, l’avocate est plus embarrassée. "Je préfèrerais ne pas répondre à cette question et je vais vous dire pourquoi : il n’y a rien dans la loi à ce propos…"

Il y a un document spécial appelé 'Exit permit'

Qu’en est-il de son expérience personnelle ? "Je n’ai jamais demandé la permission… Est-ce que ça s’applique ? Oui ! Dans bien des cas… Il y a un document spécial appelé 'Exit permit'. Certaines de mes étudiantes m’ont dit en avoir eu besoin, je ne sais pas si c’est vrai. En tout cas moi, ça ne m’est jamais arrivé…". 

Nous quittons Reem pour rejoindre une autre jeune femme qatarienne. Mashaal Rashid travaille à la banque centrale du Qatar. La trentenaire se sent très bien dans son pays et voyage souvent. Une liberté bien encadrée pour les Qatariennes, cependant: elles peuvent sortir, mais pas n’importe où. Impossible d’aller boire de l’alcool dans un hôtel par exemple, l’entrée leur sera refusée. Mais c’est aussi le cas pour un homme qatarien. Sauf s’il se rend dans le bar habillé à l’occidentale. Il faut sauver les apparences… Mashaal n’est pas mariée, et elle précise que personne ne pourra jamais lui imposer un mari. 

De grandes différences selon les familles

La vie des femmes qatariennes peut être très différente d’une famille à l’autre. Famille ouverte ou au contraire conservatrice. Les règles sur la tutelle masculine ne figurent pas dans la constitution qatarienne. Elles sont le résultat de pratiques un peu floues. Plusieurs ONG demandent au Qatar de supprimer ces discriminations persistantes. 

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