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Cette dame se défend en deux points contre sa sanction. Premièrement, elle a l'impression que les agents punissent des personnes qui ne présentent pas de danger. Deuxièmement, elle a retrouvé un article de 2012 contenant une interview de l'échevine de la Propreté publique à Bruxelles. Face à sa défense, nous avons collecté la contre-argumentation des autorités publiques.
Bruxelles fait régulièrement l'objet de critiques pour sa saleté. La capitale de notre pays, capitale européenne rappelons-le, n'est effectivement pas un modèle de propreté. Depuis plusieurs années cependant, les autorités publiques ont intensifié la lutte contre les incivilités comme les jets de papiers, de canettes ou encore de mégots. Ces derniers constituent en effet une véritable plaie pour la nature en général (deux ans pour se dégrader sur terre et cinq pour se désagréger en mer) et pour la plupart des grandes villes du monde en particulier. Elles sont nombreuses à durcir la lutte. Ainsi, à Paris où 350 tonnes de mégots sont ramassés chaque année
Sanctionnée par le manque de courage des agents ?
Comme elle en a le droit, Pascale s'est défendue par courrier auprès du Fonctionnaire Sanctionnateur de la commune. Mais elle a aussi décidé de s'expliquer auprès de notre rédaction
Le règlement a changé: la bouche d'égout n'est pas un cendrier
Le deuxième élément réside dans le lieu, c'est-à-dire la bouche d'égout. Sans doute en faisant une recherche internet, Pascale a trouvé un article intéressant pour son affaire. Paru en 2012 sur le site e-Ris qui publie le fruit des travaux des étudiants en dernière année de journalisme à l'ULB (Université Libre de Bruxelles), l'article intitulé "
Etant donné que Bruxelles-Ville et Ixelles ont le même règlement de police, la contrevenante ne voit donc pas pourquoi elle paierait une amende pour un geste que l'échevine elle-même promeut!
Mais le Fonctionnaire sanctionnateur ne laisse pas la place au moindre doute: "L'article 1 du règlement prévoit une définition de l'espace public et les bouches d'égouts en font parties", répond-il à Pascale. Qui a raison ? Le fonctionnaire ou la responsable politique? Nous avons contacté le cabinet de Karine Lalieux afin d'obtenir un éclaircissement. De sa réponse, particulièrement brève, on en a déduit que tous les deux avaient raison. Le cabinet nous a informés que le règlement de police avait changé en 2012, soit l'année de l'interview. On suppose donc que la modification du règlement a entraîné l'interdiction de balancer son mégot dans la bouche d'égout, rendant périmés les propos de l'échevine.
À terme, un même règlement de police devrait prévaloir dans l'ensemble des 19 communes de la région bruxelloise. Et il ne fait aucun doute que l'harmonisation ira dans le sens d'une répression plus sévère contre les jets de mégots. L'époque des anciens propos de Karine Lalieux auxquels s'est accroché Pascale s'éloignera alors encore un peu plus.