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Depuis avril, les TEC ont introduit une limite de temps (1 heure ou 1h30 selon les zones à franchir) durant laquelle on peut prendre tous les bus que l'on souhaite. Un avantage pour certains (car avant, un aller-retour même dans l'heure coûtait 2 trajets) mais un inconvénient pour d'autres. Michel fait partie de ces usagers déçus. Habitué des correspondances proches de minuit, il paie désormais son trajet de retour tard le soir 2,2€ au lieu de 1,1€. Et ce n'est pas près de changer.
Michel Denoel habite à Ans, en périphérie liégeoise. Il se rend régulièrement en bus à Flémalle, près de Seraing, et doit pour cela passer par le centre-ville de Liège où il prend une correspondance. Mais depuis l’arrivée des cartes magnétiques le 21 avril dernier, ce trajet qui ne lui coûtait qu’un seul voyage auparavant lui en coûte désormais deux en soirée. Une situation qu’il trouve injuste.
"Ce n'est pas la faute du voyageur s'il y a moins de bus le soir"
"Sur mon trajet de retour, vu que le nombre de bus en circulation est réduit, le temps d’attente de la correspondance est d'autant plus long", nous explique-t-il
Impossible de changer la règle
Stéphane Thiery, le porte-parole du groupe TEC, l’assure: "On comprend parfaitement son constat". Mais il tient d’abord à préciser que même si les TEC voulaient changer la donne, ils sont impuissants: "C’est l’application stricte de la réglementation tarifaire établie par le gouvernement wallon. On ne peut pas y déroger ou y faire exception." Pour lui, cette réforme a peut-être des inconvénients mais ils sont noyés dans de nombreux avantages. "Cette réforme de la grille tarifaire avait pour but une meilleure lisibilité des différents tarifs pour les clients, l’ajout de nouveaux canaux de vente (cartes rechargeables par internet, 120 automates de vente qui passeront à 170 fin juillet, ...) et l’arrivée de la carte sans contact."
Certains comme Michel paient plus là où d'autres paient moins
Mais effectivement, l’ancien système ne comprenait pas de limite de temps. Après avoir payé son ticket ou pointé sa carte, l’usager des TEC était libre de prendre toutes les correspondances qu’il souhaitait gratuitement, à la condition de ne pas rebrousser chemin et de rester dans la limite des zones payées lors du 1er trajet. "Avec les cartes en carton, je ne payais qu’un trajet pour revenir de Flémalle à Ans", confirme Michel. Stéphane Thiery le concède: certains utilisateurs comme notre témoin font les frais du nouveau système par rapport à l’ancien. Mais ce désavantage est compensé par un avantage nouveau: beaucoup d’utilisateurs sont eux dans le cas inverse et ne paient désormais plus qu’un billet pour deux trajets. "On a introduit un délai de validité de 60 (ou 90) minutes, mais surtout, le ticket est désormais valable dans tous les sens. Avant, si un usager devait effectuer un trajet de retour dans l’heure, il devait repayer son titre de transport. Aujourd’hui, il peut faire l’aller-retour dans l’heure sans devoir repayer. L’exemple classique, c’est celui d’un parent qui accompagne ses enfants lors de leurs premiers trajets en bus vers l’école et revient directement après."
Pas illogique que les trajets aux heures les plus creuses soient parfois plus chers
D’autre part, le problème ne se pose pas en journée, puisque les TEC se sont organisés pour augmenter la fréquence des bus lorsque le plus grand nombre d’usagers en a besoin. 60 minutes pour attraper sa correspondance est un délai largement suffisant entre 7h et 19h. "Cette dimension temps fonctionne très très bien en heures pleines", confirme M. Thiery. Dès lors, il n’est pas illogique que les trajets en heures pleines puissent parfois coûter moins cher que les trajets en heures creuses, "quand on est presque seul dans le bus."