Accueil Actu

Meurtre d'André Cools: le fugitif Cosimo Solazzo arrêté en Italie

Cosimo Solazzo, condamné en Belgique pour avoir participé à l'assassinat du ministre d'Etat André Cools en 1991, a été arrêté en Italie, écrivent mercredi plusieurs médias italiens.L'homme de 72 ans fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par la Belgique. Selon les journaux italiens, il a été arrêté à Veglie dans la région des Pouilles, dans le sud de l'Italie.

Il avait écopé de 20 ans de prison devant la cour d'assises de Liège en janvier 2004. Il aurait lui-même recruté les deux auteurs de l'assassinat et les aurait conduits à Liège. L'homme est placé aux arrêts domiciliaires dans l'attente du placement d'un bracelet électronique, précise la presse italienne.

Les Affaires étrangères belges ont confirmé l'arrestation de Cosimo Solazzo en Italie.

La justice liégeoise n'a jamais abandonné l'idée d'intercepter Cosimo Solazzo

Cosimo Solazzo avait été condamné par défaut en janvier 2004 à 20 ans de prison devant la cour d'assises de Liège pour son rôle lors de l'assassinat d'André Cools. En fuite depuis l'été 2003, il n'avait donc pas assisté à son procès. Le délai de prescription des faits, longtemps fixé à février 2021, a récemment été repoussé à 2031 par l'adoption d'une nouvelle loi. Tant que la prescription du dossier n'est pas acquise, la justice liégeoise relance régulièrement les autorités étrangères au sujet des individus en fuite. C'était aussi le cas, en ce début d'année 2020, pour Cosimo Solazzo. Le "Fast" (Fugitive Active Search Team) de la police fédérale, l'entité chargée de la recherche des fugitifs, restait actif sur le dossier. Cosimo Solazzo, père de trois filles, était susceptible de revenir régulièrement en Belgique pour voir ses enfants.

Si son arrestation par la police italienne est confirmée, Cosimo Solazzo pourrait être rejugé en Belgique. La procédure prévoirait d'abord une première étape relative à l'opposition, qui doit être déclarée recevable ou non. Si l'opposition est déclarée recevable, la justice devrait alors mettre sur pied un nouveau procès devant une cour d'assises. La question du délai raisonnable serait alors soulevée. Lors du troisième procès de l'affaire Cools, qui s'était déroulé à Namur en janvier 2017, la cour avait jugé que les poursuites pénales à l'encontre de Richard Taxquet et Domenico Castellino étaient irrecevables en raison du dépassement de ce délai raisonnable.

Voici maintenant un bref rappel de l'affaire de l'assassinat d'André Cools.

Les images de son corps emporté par la police ont fait le tour du monde

Il était 7h25 à l’entrée du quartier de Cointe, sur les hauteurs de Liège. André Cool s’apprêtait à prendre sa voiture quand cinq coups de feu ont retenti et deux balles ont frappé le ministre d’État à la gorge et à la tempe. Il s’est effondré et ne s’est plus jamais relevé. Les images de son corps emporté par la police ont fait le tour du monde.

 

André Cools et Alain Van der Biest ennemis jurés?

Président du parti socialiste, ministre, député, l’homme au caractère entier était parfois colérique et était omniprésent sur la scène politique. Après son assassinat, perquisitions et auditions se sont enchaînées. Mais il aura fallu neuf ans d’enquête pour un des plus importants dossiers des annales judiciaires du pays. Finalement, les deux tueurs tunisiens sont condamnés dans leur pays. Quant aux six commanditaires, la justice les a trouvés dans l’entourage du ministre Alain Van der Biest, en conflit ouvert avec André Cools. Mais Alain Van der Biest s’est suicidé.

Des peines de prison

La justice a pourtant suivi son cours. Un procès hors norme s’est ouvert 2004. Il a duré 12 semaines et 400 témoins ont été entendus. Les accusés sont au final condamnés. Parmi eux se trouvait Richard Taxquet, il a écopé de 20 ans de prison. L’arrêt a finalement été cassé en 2009 par la Cour européenne des droits de l’homme.

Un troisième procès bientôt

Depuis 1991, il y a déjà eu deux procès et de nombreuses condamnations. Pourtant, il n’y a toujours pas de réponse claire. Qui a voulu la mort d’André Cools ? Un troisième procès aura lieu à la mi-janvier, avec sur le banc des accusés : Richard Taxquet, qui nie toujours les faits, et Domencio Castelino, qui avait reconnu à l’époque avoir véhiculé les tueurs tunisiens.

À lire aussi

Sélectionné pour vous