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En Wallonie, le gouvernement est au bord de la crise de nerfs

(Belga) L'heure n'est pas aux préparatifs des fêtes de fin d'année du côté de l'Elysette, le siège du gouvernement wallon à Namur. Depuis quelques jours, l'exécutif régional, déjà malmené par la crise sanitaire et les inondations de la mi-juillet, est au coeur de la tempête.

Le premier coup de boutoir est venu de la justice namuroise. La semaine passée, le tribunal de première instance de Namur a en effet constaté l'illégalité de l'usage du Covid Safe Ticket en Wallonie et condamné la Région à mettre un terme à cette situation dans un délai de 7 jours, sous peine d'astreinte de 5.000 euros par jour de retard. Absente lors de l'audience du 30 novembre, la Région wallonne a fait appel, contestant notamment le caractère disproportionné du CST, relevé par la justice. Quant aux astreintes dues depuis ce mercredi, elle va les consigner et ne les libérera que si elle perd à l'issue de la procédure en appel, prévue le 21 décembre, a déjà expliqué son avocat, Marc Uyttendaele.  Ce premier revers à peine essuyé, le gouvernement Di Rupo a dû faire face à un nouvel écueil. Le week-end passé, c'est au tour de la FGTB et de l'Union wallonne des Entreprises (UWE) de jeter un pavé dans la mare (médiatique). Dans le collimateur de cet étonnant attelage: le plan de relance wallon qui, selon ses détracteurs, manque de vision et consacre une nouvelle fois le saupoudrage des moyens. L'absence de concertation est également durement reprochée.  "C'est du jamais vu: le gouvernement a réussi à mettre d'accord le patronat et les syndicats. Ne pas avoir consulté les partenaires sociaux, c'est une faute grave", souligne, du banc de l'opposition, le député cdH André Antoine. Le dernier (?) acte s'est enfin joué lundi, en commission du parlement wallon. Le ministre du Budget, Jean-Luc Crucke, y affiche la mine des mauvais jours. En début de séance, il annonce le renvoi à l'arriéré de son projet de décret pour un impôt plus juste. "Un échec", admet-il, ajoutant qu'il "saura en tirer les conséquences le moment venu". Des rumeurs de démission circulent, sans autre commentaire de la part de son cabinet. Il apparaît ensuite que c'est le groupe parlementaire libéral qui éprouvait de vives réserves par rapport à un texte jugé instable juridiquement et reportant trop de charges sur la classe moyenne.  A bonne source, une réunion aurait eu lieu dimanche passé entre parlementaires libéraux. Le président du parti, Georges-Louis Bouchez, aurait été appelé à la rescousse avant que le texte ne soit finalement renvoyé à l'arriéré. Interpellé par le PTB en séance plénière du parlement, le ministre-président wallon, Elio Di Rupo, a confirmé mercredi que cette demande de renvoi lui avait été adressée par le vice-président MR du gouvernement, Willy Borsus, "en raison de difficultés de dernières minutes dont il souhaitait discuter en gouvernement". ""Comme souhaité, nous ferons le point sur la situation demain/jeudi, lors de la réunion du gouvernement", a ajouté Elio Di Rupo. Si le PS et Ecolo, les partenaires du MR au sein de la majorité, ont déjà manifesté leur soutien au ministre Crucke, on ignore ce que feront les libéraux. Une nouvelle commission Budget, prolongation de celle de lundi, est par ailleurs convoquée vendredi après-midi. Les tensions seront-elles apaisées d'ici là? Il faudra sans doute davantage que l'esprit de Noël pour dégager une solution permettant à chacun de sauver la face. (Belga)

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