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Garde à vue passée de 1 à 2 jours: les polices judiciaires ont parfois des difficultés pour assurer le repas des détenus

Depuis 10 jours, la garde à vue de suspect est passée de 24 à 48 heures pour permettre au juge d’instruction d’obtenir plus d’éléments afin de délivrer ou non un mandat d’arrêt. Un avantage qui présente aussi des inconvénients sur le terrain pour la police qui est déjà en sous-effectif. Sébastien Prophète avec Benjamin Vankelst.

Des suspects placés en cellule et dont la durée de garde à vue dépasse 24 heures : les enquêteurs de la police judiciaire namuroise ont rencontré cette situation à plusieurs reprises depuis l’entrée en vigueur de la réforme. Même constat chez des collègues d’autres arrondissements qui ont contacté ce commissaire. "Le stress il a été reporté sur les équipes qui intervenaient donc sur le commissaire de garde et les équipes de garde qui ont dû racler les fonds de tiroir pour obtenir du personnel pour venir faire la garde de détenus. Donc ce qu’on a gagné en temps de prolongation, on le perd en stress" détaille Fabien Houlmont, commissaire à la police judiciaire fédérale de Namur et délégué syndical CGSP.


De nouvelles mesures mais pas d'investissements

48 heures maximum de garde à vue au lieu de 24. La mesure donne plus de temps aux enquêteurs avant un éventuel placement sous mandat d’arrêt. Mais le manque d’effectifs compromet sa mise en œuvre, dénoncent plusieurs syndicats. "Moins d’effectifs on a et plus de difficultés on va avoir à trouver des gens pour assumer les gardes précise Alain Palla, inspecteur et délégué permanent CSC. A mon sens, considérant les effectifs actuels, ça va être très compliqué et je ne sais pas comment on va y arriver."


"On lui demande de l'argent et on va au Night&Day"

A ce problème de policiers disponibles s’en ajoute un autre : celui de l’intendance. Comment le détenu peut-il prendre une douche et se nourrir pendant 48 heures ? "Au niveau de la police fédérale, dans les polices judiciaires, on n’a absolument aucun appui structurel pour fournir des repas. C’est l’heure de la débrouille. Si on arrête quelqu’un qui a de l’argent, on lui en demande et on va au Night&Day du coin" ajoute Fabien Houlmont.

Pour trouver des solutions, des délégués syndicaux namurois réclament une réunion de concertation avec leur direction. 

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