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Carine Gilson, la papesse belge de la lingerie, habille les plus grandes stars: "Ma demande la plus folle, c'était celle de Beyoncé"

Carine Gilson dessine de la lingerie en soie et en dentelle. Chaque pièce est réalisée à la main dans un atelier bruxellois. Ensuite ces créations uniques sont portées par les plus grandes stars et les plus belles femmes du monde. Cette créatrice belge surnommée la "papesse de la lingerie" a partagé son univers avec Alix Battard ce jeudi dans le RTL Info avec Vous.

Votre livre intitulé "Garden of lace" explique tout votre savoir-faire, c'est une ode à l’artisanat. Il y a également une exposition "Beautiful lace" jusqu’au 19 avril au musée de la mode de Bruxelles pour fêter les 30 ans de votre maison. On doit certainement souvent vous poser la question. Mais si vous vendez de la lingerie à toutes ces stars, Kirsten Dunst, Kate Moss, Madonna, Naomi Campbell, Monica Bellucci, est-ce que vous les avez toutes rencontrées personnellement ?

"J’en ai rencontré quelques-unes. Mais c’est vrai que je suis la plupart du temps dans mon atelier en train de travailler justement à réaliser ces belles dentelles et ces pièces qui font rêver. Donc, non, je ne les ai pas toutes rencontrées"

Comment se passe un rendez-vous avec une cliente comme Monica Bellucci ?

"Je l’ai rencontrée à la boutique de Paris. Elle venait pour essayer et acheter des pièces de lingerie. On n’a pas pris rendez-vous, j’étais là par hasard. C’était donc une belle surprise pour moi. Evidemment j’étais un peu intimidée, elle l’est un peu moins. C’était tout simplement une rencontre, un échange. Elle apprécie mon travail"

Comment vous vous êtes retrouvée à habiller ces femmes ? Comment ça a marché pour vous ? Au départ, vous avez étudié à l’Académie Royale des Beaux-Arts à Bruxelles. Et puis vous avez racheté un petit atelier bruxellois qui faisait des fonds de robes. Et ce qui a vite fait votre renommée, c’est le respect de la tradition ?

"C’est une belle histoire qui s’est construite au fil des années. J’ai racheté un petit fonds de commerce à 23 ans. A cet âge-là on a envie de faire plein de choses, de conquérir le monde, je rêvais. Mais je suis tombée amoureuse d’un atelier que j’avais envie de préserver et j’avais surtout envie de construire ce savoir-faire. Un savoir-faire qui est l’incrustation de dentelle. Quatre ans après, j’ai appris évidemment mon métier de chef d’entreprise et puis est née la collection "Lingerie Couture". C’est donc à partir de là que j’ai décidé de faire des déshabillés, de la lingerie et de toucher un peu à tout ce monde qui fait rêver"

Votre maison incarne le vrai luxe. Par exemple, un kimono en soie et en dentelle, cela correspond à combien d’heures de travail ? Et qu’est-ce qui est particulièrement délicat ?

"Un kimono, c’est déjà beaucoup de matière, c’est presque 5 mètres de soie, c’est une dizaine de mètres de dentelle et c’est beaucoup d’heures de travail. Travailler une dentelle incrustée sur des déshabillés parfois il faut presque 15 heures de travail"

Et c’est cela qui justifie le prix, puisque on est au-delà de 2.000 euros par exemple pour un kimono en soie et dentelle...

"C’est le nombre d’heures, c’est aussi le savoir-faire qu’on s’approprie, c’est le temps que l’on donne à réaliser chaque pièce. Chaque pièce a pour moi une forme d’exclusivité, on offre des pièces uniques à nos clientes. Et c’est aussi des matières. Les soies sont des matières nobles et une dentelle est plus chère qu’une soie"

On peut aussi tout faire sur mesure chez vous. Quelle a été la demande la plus folle, prestigieuse ou marquante pour vous ?

"J’en ai eu quelques-unes. Mais la plus marquante que j’ai eue il y a quelques années c’était une demande de Beyoncé qui m’a demandé de réaliser une robe du soir, de soie et de dentelle. Mais la robe devait être totalement transparente. Et elle m’avait demandé de positionner les dentelles par rapport à son envie de marquer la pièce avec la dentelle sur certaines parties de son corps. C’était une demande assez folle et on a dû la réaliser en l’espace d’une semaine, donc c’était assez stressant. Mais on a réussi à le faire"

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