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Cédric, conducteur à la SNCB qui a délibérément ralenti son train, s'explique: "Le but n'était pas d'embêter les voyageurs" (vidéo)

Les voyageurs se sont demandés pourquoi ils roulaient dans un train escargot mardi matin. Le conducteur assume et risque gros pour cette action totalement délibérée.

Si le train de 8h39 sur la ligne Mons-Liège de mardi est arrivé à la gare des Guillemins avec 37 minutes de retard, c'est en raison d'un geste de protestation d'un conducteur de train, révélait Sud Presse ce matin. Cédric Grumiaux, conducteur attaché au dépôt de Mons, devra bientôt travailler pour une compagnie ferroviaire privée, avec des avantages salariaux plus intéressants. Mais il doit prester un an de préavis à la SNCB et cela ne lui plait pas.

Il a donc décidé à son tour, mardi matin, de prendre les navetteurs en otage. Sans compter que son geste a eu des répercussions sur les trains suivants. Il risque d'être convoqué par la direction et d'être sanctionné. Mais Cédric savait très bien ce qu'il faisait. "On savait très bien qu’on serait en tort, a-t-il confié à nos journalistes RTLINFO. On était en tort, mais un tort sécuritaire. Les voyageurs n’avaient aucun souci à ce niveau-là. Mais on savait très bien que si on faisait ce genre d’action et si on parlait à la presse comme je le fais, il y avait directement la menace de révocation. C’est en sachant les choses que je l’ai fait."


"Aucun autre moyen d'interpeller la direction"

Selon Cédric, il ne serait pas le seul à avoir délibérément ralenti son train, mais il était le plus "flagrant". "Nous sommes un groupement de conducteurs démissionnaires et nous essayons de faire appel à notre direction pour notre préavis d’un an. Il n’y a eu aucun autre moyen pour interpeller notre direction." Ce que le conducteur demande ? De pouvoir négocier la durée de son préavis. "Nous demandons de discuter autour d’une table pour réduire ce préavis. Je suis dans un cas relativement bon, car mon employeur suivant veut bien attendre mon préavis, mais d’autres collègues voient des places leur filer sous le nez."

Face à notre caméra, Cédric a tenu à s'excuser auprès des voyageurs incommodés. "Je suis désolé pour les voyageurs qui étaient dans ce train. Ce n’était pas le but de les embêter, mais simplement de dire : on est là, on a quelque chose à demander à notre direction, écoutez-nous !"


La SNCB condamne cette attitude

La SNCB, par voie de son porte-parole Thierry Ney, a tenu à condamner l'attitude de ce conducteur comme elle condamne toute action impactant le service à la clientèle et pénalisant ses voyageurs. M. Ney a expliqué que le préavis des conducteurs pouvait paraître long parce que quand ils s'engagent auprès de la SNCB, ils reçoivent gratuitement une formation qui dure entre un an et 18 mois et pendant laquelle ils sont payés. "Pour cette formation, des instructeurs sont engagés, les syllabus sont donnés gratuitement aux conducteurs en apprentissage. C'est donc normal que la SNCB se prémunisse de tout départ inattendu", a-t-il précisé. La SNCB a toutefois prévu une réunion avec les syndicats pour parler de la revalorisation du statut de conducteur.

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