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Cette retraitée a accueilli toute une famille de Syriens: "Chaque matin, j'ai l'impression que la vie me sourit"

Quai numéro 11 . Gare centrale de Munich . Des dizaines de milliers de réfugiés arrivent par trains spéciaux : 10.000 en moins de 24 heures ce lundi. Du jamais vu selon la police allemande! Ils sont en majorité syriens et irakiens. Le voyage a été long, mais on peut observer un sourire sur leur visage, et lire le soulagement dans leur regard. Ils sont arrivés en Allemagne, leur nouvelle terre d'accueil. "Je veux rester ici. C'est un pays où on se sent en sécurité. C'est un magnifique pays", confie un des réfugiés à notre journaliste Emmanuel Dupond.

Encadrés par les forces de l'ordre, les candidats à l'asile sont conduits vers les équipes de bénévoles chargées de leur donner un peu de réconfort, de la nourriture, des vêtements. A l'abri des regards, ils sont ensuite pris en charge par des médecins avant d'être dirigés vers les centres d'accueil de la région bavaroise.


En Allemagne, les réfugiés sont les bienvenus

Un message martelé par les autorités fédérales et locales. Pour le maire de Munich, beaucoup d'entre eux peuvent espérer construire un avenir ici. "On a besoin d'eux sur le marché de l'emploi. Je suis absolument optimiste".

La première économie d'Europe a besoin de main d'oeuvre. Dans un village à 50 km de Munich, Sara vient d'être engagée dans la pharmacie du village. La jeune fille de 17 ans, originaire de Syrie, vient de commencer une formation dans la pharmacie du village. Lorsqu'elle est arrivée d'Alep, il y a deux ans, elle ne parlait pas un mot d'allemand. Sara est scolarisée. Elle est une excellente élève, mais c'est surtout grâce à sa voisine qu'elle parle aussi bien. "Au début c'était très difficile, mais ma voisine, qui est une mère pour moi, m'a beaucoup aidée. Elle m'a donné des cours et c'est grâce à elle que je parle si bien", a-t-elle confié.

La pharmacienne qui l'a engagée est optimiste. Sara est motivée, comme beaucoup de jeunes migrants qui, selon elle, ont leur place dans les écoles allemandes. Dans un pays où il manquera 6 millions d'actifs en 2030, les réfugiés les plus qualifiés constituent une réserve de main d'œuvre importante.


"J'aime être avec eux"

Sara veut rester en Allemagne , comme ses parents et ses trois frères. Tous vivent depuis leur arrivée chez Monica Schönherr, une retraitée de 66 ans qui n'a pas hésité à leur ouvrir les portes de sa maison. Ensemble, ils forment une vraie famille. "Chaque matin, j'ai l'impression que la vie me sourit. J'aime être avec eux. Nous aimons être ensemble. On fait tout ensemble. Ils réussissent à l'école et maintenant il sont même trouvé un boulot", a confié Monica.

Monica reçoit une aide financière chaque mois du gouvernement.

Comme elle de nombreux allemands se mobilisent pour venir en aide aux réfugiés. A la gare de Munich, ils doivent dorénavant s'inscrire sur une liste d'attente. Selon un sondage, 60% de la population est favorable à la politique migratoire du pays, en passe de devenir un modèle de solidarité.

Selon les estimations du gouvernement, 800.000 réfugiés seront accueillis cette année. Quatre fois plus qu'en 2014. La facture pourrait s'élever à 10 milliards d'euros.

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