Accueil Actu

Comment gérer le déconfinement progressif et le fait de revoir 4 personnes: voici les conseils d'un psychologue du stress (vidéo)

Le conseil national de sécurité a annoncé hier de nouvelles mesures de déconfinement, notamment en permettant à chaque famille de recevoir chez elle quatre personnes, toujours les mêmes. Quel impact ont ces mesures sur le moral des Belges ? David Vandenbosch, psychologue à la clinique de gestion du stress du centre hospitalier de Braine-l'Alleud, était invité dans le RTL INFO 13h pour en parler.

Olivier Schoonejans: David Vandenbosch, que pensez-vous de cette mesure ? Va-t-elle soulager la population ?

David Vandenbosch: "C'est une bonne nouvelle car il était temps de pouvoir un peu augmenter la possibilité de rapports sociaux et de retrouver quelque chose de plus large. Pouvoir voir 4 personnes sera déjà une petite mesure qui permettra de respirer un peu plus. A ce niveau-là, il y aura plusieurs problèmes, notamment le choix des 4 personnes qui devrait normalement resté stable et qui risque de changer. Chacun doit rester attentif à cela. Il faut éviter sur les réseaux sociaux de mettre trop d'éléments de fêtes ou autres qui vont amener les autres à vouloir en faire un peu plus. Cela risque d'amener à plus de transgressions, plus de dangers et peut-être un nouveau confinement. Il va aussi y avoir une habituation à un moment donné et il faudra faire suivre ça par d'autres éléments. Sinon, on risque de se retrouver saturé, habitué et à vouloir plus que 4 personnes seulement… Mais c'est une bonne nouvelle de toute façon."

> CORONAVIRUS en Belgique : les dernières infos

Olivier Schoonejans: Beaucoup de Belges ont l'impression de ressentir une bouffée de liberté, mais elle est très limitée.

David Vandenbosch: "C'est comme si on recevait une bouteille mais qu'il n'y en avait plus que le fond. On sent que sa soif est prise en compte, mais on risque rapidement d'en vouloir un peu plus. C'est quelque chose qui est très peu par rapport à avant, mais qui est tout de même beaucoup par rapport à ce qu'on a maintenant. Il faut faire attention aux comparaisons avec tout ce qu'on pourrait encore avoir de plus et plutôt faire les choses pas à pas pour pouvoir mieux supporter cette libération progressive. Il faut le gérer individuellement, ce qui n'est pas nécessairement facile. Ce n'est pas nécessairement le moment où on lâche le lest qui est plus facile que la période où on doit se contenir. Ça va être à la fois un moment de libération, mais aussi d'attention et de conscience pour chacun."

Olivier Schoonejans: Vous êtes spécialiste du stress. Que dites-vous aux personnes qui sont anxieuses en raison de cette crise ?

David Vandenbosch: "Je dis que cet élément va permettre de continuer à structurer la journée. La structure, c'est maintenir une journée qui a des points de repère dans la  semaine, car certains ne voient même plus dans quel jour de la semaine ils sont, mais aussi dans la journée. Il faut la structurer avec une heure de lever, une heure de mise en place, éventuellement des activités sportives, faire des choses qui ne sont pas que structurées, des choses différentes du quotidien qui apportent du plaisir. Ce qui est important aussi, c'est de ne pas passer trop de temps sur les écrans. C'est un bon élément distractif, mais ça ne va pas nécessairement amener à se sentir mieux ou amener un bien-être à plus long terme. Privilégiez donc plutôt la lecture, des temps d'écran restreints ou à direction des proches. Il faut que vous puissiez aussi dans le quotidien planifier et voir des choses par rapport au futur, ranger des éléments qui doivent être rangés dans votre quotidien, et maintenir les choses importantes. Évitez les pensées en boucle parce que les gens ont alors tendance à se concentrer sur ce qui ne va pas. Faites attention à ça parce que le cerveau, s'il n'a pas grand-chose à faire, va se concentrer sur les problèmes à résoudre. Si ce n'est pas encore clair, il va commencer à imaginer toute une série de scénarios et on risque d'y passer beaucoup de temps et d'avoir énormément d'anxiété."

À lire aussi

Sélectionné pour vous