Accueil Actu

En pleine crise du coronavirus, "la qualité des soins dans les homes n'était pas optimale": la coordinatrice de Médecins Sans Frontière s'exprime

"Au plus fort de la crise, la qualité des soins dans les maisons de repos du pays n'était pas du tout optimale par manque de matériel et de personnel. Quand il n'y a plus que 2 infirmières dans un service, les gens meurent seuls parce qu'elles ne savent pas être partout à la fois. C'est ce que nous avons vu et nous avons fait remonter ces témoignages vers l'Aviq (l'agence wallonne pour une vie de qualité)", a répété Stéphanie Goublomme, coordinatrice de Médecins sans Frontière (MSF), auditionnée ce vendredi par la commission spéciale covid du parlement wallon.

L'ONG, qui est intervenue dans 135 maisons de repos en Belgique au plus fort de l'épidémie, avait déjà dressé ce constat en juillet, évoquant alors "la crise humanitaire" traversée par ces établissements au printemps dernier. "Nous avons eu des retours de terrain qui nous disaient que les ambulances refusaient certains patients. Dans d'autres cas, c'était les maisons de repos elles-mêmes qui hésitaient avant d'appeler un hôpital. Et l'on sait que si les maisons de repos étaient équipées en oxygène pour les soins palliatifs, il y avait plus de risque qu'un patient y reste au lieu d'être hospitalisé", a ajouté la coordinatrice de MSF.

C'est ainsi que certaines maisons de repos, qui devraient avant tout être des lieux de vie, se sont transformées en hôpitaux, sans l'équipement nécessaire et sans personnel formé en suffisance, a-t-elle pointé.

Stéphanie Goublomme est aussi revenue sur les recommandations édictées par la KU Leuven en 2006 afin de protéger les maisons de repos. "Nous ne les connaissions pas mais elles sont très proches des recommandations que nous faisons aujourd'hui", a souligné Stéphanie Goublomme. Cette dernière a enfin souligné la collaboration "qui s'est toujours bien passée" avec l'Aviq ainsi qu'avec le cabinet de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale.

Un constat partagé par Fanny Dubois, la secrétaire générale de la fédération des maisons médicales, elle aussi entendue en commission spéciale ce vendredi matin. "Nous avons tous réagi du mieux que nous le pouvions, avec les moyens dont nous disposions", a-t-elle ainsi affirmé devant les parlementaires régionaux.

À lire aussi

Sélectionné pour vous