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Cinéma: les "Tranchées" du Donbass, où la guerre ne s'est jamais arrêtée

Un témoignage de ces tranchées du Donbass où la guerre n'a jamais cessé: tourné avant l'invasion russe en Ukraine, "Tranchées" du journaliste de guerre Loup Bureau, en salles mercredi, prend une nouvelle dimension avec le conflit actuel.

Ce voyage cinématographique, premier long métrage de ce Français de 31 ans, immerge les spectateurs dans la rudesse d'une guerre de position dignes de 14-18.

Loup Bureau a suivi au plus près le conflit dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), à une époque où il était largement ignoré au-delà de la région.

Le film, en noir et blanc, se concentre sur la tension toujours présente et le quotidien de la 30e brigade de l’armée ukrainienne, au fil d'un tournage de plusieurs mois.

Il avait été présenté lors de la Mostra de Venise, en septembre 2021, mais prend évidemment une résonance toute particulière avec cette sortie en salles après le début de l'offensive russe contre l'Ukraine, désormais au centre de l'attention mondiale.

"Dans la région du Donbass, la guerre ne s’est jamais vraiment terminée", précise Loup Bureau à l'AFP. Lui-même est rentré il y a peu de temps de la région, qu'il couvre depuis huit ans, date du début des combats contre les séparatistes soutenus par la Russie.

Il a pu retourner sur les lieux du tournage de son film: dès le début de l’offensive, la 30e brigade a subi "de lourdes pertes" dont trois des soldats apparaissant fréquemment dans les scènes de vie du documentaire, décrit-il.

A l'époque, Loup Bureau avait voulu montrer à travers "l'attente", "la violence de la guerre dans ce qu’elle a de plus physique".

Rien à voir avec la situation actuelle, où des milliers de journalistes sont sur place, des conditions devenues "très, très difficiles pour les civils", privés de vivres et d'énergie, et l'utilisation d'une artillerie bien plus moderne, relève-t-il.

Reporter expérimenté, Loup Bureau avait par ailleurs été emprisonné en 2017 en Turquie, accusé de terrorisme après avoir été arrêté alors qu'il filmait près de la frontière irakienne.

Il veut continuer son travail de terrain, mais en se donnant le temps de faire un pas de côté par rapport à l'actualité chaude: il faut "trouver l’idée qui nous fera vivre et nous donnera envie de filmer ça pendant des mois, voire des années".

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