Accueil Actu

"J'ai tout perdu": Villegailhenc, ville dévastée par les eaux

"J'ai tout perdu, on ne peut plus habiter ici": à Villegaihenc (Aude), où deux personnes sont décédées, les habitants erraient lundi dans les rues, discutaient devant les maisons, ébahis de découvrir leur ville dévastée par les vents et les eaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le pont central est effondré, faisant de la ville une "quasi île" selon les dires de la gendarmerie. Les voitures aux carrosseries défoncées, qui s'entassent les unes sur les autres, sont petit à petit enlevées à la tractopelle par le service d'urbanisme.

Plusieurs camions de militaires sont présents dans la ville. Les commerçants (boulangerie et pharmacie) ont fermé boutique, pour nettoyer et sortir la boue de leurs locaux.

"J'ai tout perdu, j'ai eu de l'eau jusqu'aux fenêtres du premier étage. Quand je me suis réveillé, l'eau montait dans l'escalier", a témoigné Johnathan Lafuente, âgé d'une trentaine d'années.

"J'ai tout perdu, ordinateur, télé, les papiers... On ne peut plus habiter ici. Quel carnage. C'est toutes les maisons de la rue qui sont comme ça. On ne s'attendait pas à ça hier (dimanche), avec la vigilance orange. Ça veut rien dire vigilance orange !", s'est-il emporté.

"Je peux pas nettoyer, je peux rien faire. Vous avez vu dehors, la chaussée est défoncée, il y a un trou d'un mètre cinquante de profondeur. Si je sors les meubles de chez moi, je la mets où la merde ?"

Francine Hourtal, la soixantaine, à mis des sacs plastiques bleus en guise de chaussettes dans les seules chaussures qu'elle a pu retrouver: "Ma voiture a complètement disparu, on ne sait pas du tout où elle est. Je n'ai pas d'eau, pas d'électricité, pas de chauffage, pas de gaz ! Heureusement qu'il ne fait pas froid !"

"Je connais très bien les deux personnes qui sont décédée. Il y a Marguerite, qui habite dans cette maison aux volets rouges. Elle a 85 ans. Et aussi Valentine Astier, qui allait avoir 95 ans", a-t-elle précisé.

"Le problème pour Marguerite, c'est que même si ses chambres étaient à l'étage, elle avait des problèmes de santé donc on avait installé son lit médicalisé dans la salle à manger, en bas. Les pompiers, quand ils sont rentrés dans sa maison, ils avaient l'eau jusqu'au cou".

"C'est le chaos total. Mais pour l'instant je rigole, je suis optimiste, mais je crois que j'ai pas encore eu le contrecoup. C'est tellement le chaos total, qu'on ne peut pas réaliser".

À lire aussi

Sélectionné pour vous