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Le gouvernement promet d'aider les enfants placés à mieux se soigner et à étudier

Le gouvernement présentera début 2019 une "stratégie de protection de l'enfance" qui comprendra une prise en charge à 100% des frais de santé des jeunes confiés aux services sociaux, mais également un "accompagnement financier" pour ceux qui envisagent des études longues.

La mesure sur les frais de santé est "une urgence" car "les enfants qui sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (...) accèdent beaucoup plus difficilement aux soins", a expliqué Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

La ministre visitait mardi à Persan (Val-d'Oise) une structure d'accueil de l'association "SOS Villages d'enfants", à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant.

Chaque mineur pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) doit avoir un "parcours coordonné et pris en charge à 100%", y compris pour les consultations auprès d'un pédopsychiatre ou d'un psychologue, a précisé Mme Buzyn.

Un total de 341.000 mineurs faisaient l'objet d'au moins une mesure de protection de l'enfance fin 2017 en France, en hausse de 4,2% en un an, selon les derniers chiffres officiels. Plus de la moitié (52%) étaient placés.

Agnès Buzyn avait annoncé en janvier sa volonté de présenter une "stratégie nationale de protection de l'enfance et adolescence" pour 2018-2022, attendue au départ en mai.

Pour la piloter, un "haut-commissaire en charge de la protection de l'enfance sera nommé en Conseil des ministres d'ici au 15 décembre", a précisé dans la soirée un communiqué de l'Élysée. Le quotidien La Croix a avancé mardi le nom du juge des enfants Édouard Durand qui, interrogé par l'AFP, a indiqué ne pas avoir "d'information à donner" à ce sujet.

Pour le président de la République, il y a "urgence à agir face aux violences faites aux enfants" car "aujourd'hui, un enfant meurt tous les 5 jours, tué par un de ses parents."

- "Pour arrêter ça, agissez" -

La prise en charge à 100% par la Sécurité sociale d'un "parcours spécialisé" de soins, notamment pour traiter des "pathologies associées à une vulnérabilité émotionnelle et psychique", répond à une demande de longue date des professionnels concernés, a commenté auprès de l'AFP Michèle Créoff, vice-présidente du Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE).

Au-delà de la santé, le gouvernement souhaite améliorer "l'accès aux droits fondamentaux" des enfants et adolescents confiés aux services sociaux, et "notamment l'accès au droit de faire des études", a dit Mme Buzyn.

Les jeunes concernés, "sans aucune ressource" à leur majorité, sont poussés vers "des parcours de formation très courts, même lorsqu'ils ont la volonté de faire des études longues. Ils n'ont pas l'accompagnement financier pour s'inscrire dans des études longues. Ca va faire partie de la stratégie", a souligné la ministre.

Interpellée à l'Assemblée par la députée (LREM) Perrine Goulet - qui a confié avoir été elle-même une enfant placée - sur les disparités entre départements en matière de prise en charge des mineurs, la secrétaire d'État chargée des politiques familiales Christelle Dubos a précisé qu'elle souhaitait "travailler avec les départements à une réforme d'ampleur des protections maternelles et infantiles pour développer les ressources que ces dernières consacrent aux visites à domicile".

Selon Mme Dubos, le gouvernement soutiendra par ailleurs la proposition de loi bientôt examinée par les députés, qui vise à interdire les violences dites éducatives, dont la fessée.

Au sujet des violences faites aux enfants, le ministère des Solidarités a lancé mardi soir une "campagne choc" de sensibilisation, avec un spot diffusé juste avant le journal de 20 heures sur France 2 pour inciter le grand public à signaler les cas de maltraitance dont il pourrait avoir connaissance.

"Pour arrêter ça, agissez (...). Enfants en danger: dans le doute, appelez le 119", proclame cette vidéo, qui ne montre aucune violence, mais laisse entendre les pleurs et les cris parfois glaçants des enfants maltraités, soumis à des violences physiques, psychologiques ou sexuelles.

D'après les données de l'Observatoire national de l'enfance en danger, les cas de plus de 35.000 enfants ont été signalés en 2015 au numéro "Allô enfance en danger" (le 119), principalement pour des faits de violences physiques et psychologiques.

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