Accueil Actu

La croissance américaine reste solide au premier trimestre

La croissance de l'économie américaine, quoique révisée en baisse, est restée solide au premier trimestre mais la guerre commerciale avec la Chine pourrait assombrir le tableau.

L'expansion de la première économie mondiale s'est établie à 3,1% en rythme annuel de janvier à mars contre 3,2% fin avril, selon les données du département au Commerce publiées jeudi.

Malgré cette révision en baisse, la croissance enregistrée au premier trimestre reste la plus forte depuis quatre ans, a indiqué l'administration Trump notant que globalement, la situation générale de la première économie du monde n'a pas changé depuis ses estimations d'avril.

Une troisième et dernière estimation doit encore être publiée le mois prochain.

La révision en baisse des investissements des entreprises (+2,3% contre +2,7%) et une diminution des importations moins forte que prévu (-2,5% contre -3,7% estimé précédemment) "ont été en grande partie compensées par des révisions en hausse des exportations et de l'inflation PCE", note le ministère du Commerce, sur la base de données plus complètes.

Les importations sont certes à un niveau plus élevé qu'estimé en avril mais il faut remonter au quatrième trimestre 2012 pour constater une diminution plus importante.

A l'inverse, les exportations ont bondi de 4,8% contre 3,7% initialement projeté.

Ces données sur la balance commerciale interviennent alors que Donald Trump a fait de la réduction du déficit commercial américain une priorité.

Il a engagé un bras de fer avec notamment la Chine, l'Union européenne et le Japon pour qu'ils diminuent leurs exportations vers les Etats-Unis et ouvrent davantage leur marché aux biens américains.

Mais les exportations américaines pourraient pâtir au deuxième trimestre du regain de tensions avec Pékin qui doit augmenter samedi les droits de douane sur 60 milliards de dollars de biens américains.

La Chine brandit aussi la menace de couper l'approvisionnement des Etats-Unis en terres rares raffinées, des métaux essentiels aux technologies de pointe, que l'on retrouve dans les smartphones, les écrans plasma, les véhicules électriques et l'armement.

Washington et Pékin sont d'autant plus éloignés d'une solution négociée que l'administration Trump a récemment interdit aux sociétés américaines de vendre des technologies au géant des télécommunications Huawei, mettant en péril l'approvisionnement crucial du groupe chinois en composants électroniques américains.

Autre bémol pour l'économie américaine, la consommation des ménages américains a marqué le pas au premier trimestre: +1,3% après 2,5% enregistré au dernier trimestre 2018.

C'est certes un peu mieux qu'estimé en avril (+0,1 point) et conforme au profil habituel d'un début d'année hivernal, mais cela reste toutefois sa plus faible progression depuis le premier trimestre 2018.

- Profits des entreprises en berne -

Or les dépenses de consommation constituent la plus importante partie du produit intérieur brut (PIB) américain.

En outre, pour la première fois, l'administration américaine a publié une estimation des profits des entreprises faisant état d'une diminution de 65,4 milliards de dollars au premier trimestre. Il faut remonter au dernier trimestre 2015 pour constater une baisse plus importante.

Des industriels ont déploré ces derniers mois des surcoûts liés aux tarifs douaniers plus importants sur les biens en provenance de Chine.

Au cours du premier trimestre, les dépenses publiques ont, elles, nettement contribué à l'expansion à travers une hausse de 4,0% (-0,1 point) des dépenses dans le secteur de la défense même si les investissements fédéraux ont légèrement diminué (-0,1% contre une stagnation).

Le marché immobilier, lui, est toujours en berne, perdant plus que prévu (-3,5% contre -2,8%) après déjà quatre trimestres dans le rouge.

A +3,1%, la croissance américaine reste néanmoins une bonne performance pour un début d'année qui est historiquement le plus faible de l'année.

Pour l'heure, elle conforte l'administration Trump qui estime pouvoir faire durablement progresser l'économie des Etats-Unis à une allure de 3%, voire plus cette année, après 2,9% en 2018.

Lors de la première estimation, ce niveau d'expansion avait surpris les analystes qui s'attendaient à une croissance de seulement 1,9% en raison notamment de la fermeture partielle des administrations ("shutdown") en janvier. Le shutdown a lesté le PIB de 0,3 point.

Les économistes s'attendent toutefois à un ralentissement de la croissance au deuxième trimestre, en raison de la poursuite de la guerre commerciale qui pourrait freiner la consommation des ménages du fait de l'augmentation des prix des produits de consommation courante.

À lire aussi

Sélectionné pour vous