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L'Assemblée des Tatars de Crimée n'a aucun fondement légal, selon le gouverneur régional

Le gouverneur de la péninsule de Crimée, Sergueï Aksionov, a estimé lundi que la Medjlis, l'Assemblée des Tatars de Crimée, n'avait aucun fondement légal, alors que cette communauté, opposée au rattachement du territoire à la Russie, dénonce des pressions à son encontre. "D'un point de vue juridique, selon moi, cette organisation n'existe pas. Quelle Medjlis? L'organisation n'était pas enregistrée correctement. Elle n'existe pas", a lancé M. Aksionov dans une interview au journal russe Kommersant. La semaine dernière, les autorités russes ont ordonné aux Tatars de Crimée de libérer les locaux de la Medjlis, situés à Simféropol, la capitale régionale, selon des membres de la communauté. Les lieux avaient peu avant fait l'objet d'une perquisition de la police russe, de même que les domiciles de deux militants. Moscou a annexé en mars la péninsule de Crimée à la suite d'un référendum contesté à l'issue duquel 97% des votants ont choisi l'association avec la Russie, selon le Kremlin. Les quelque 300.000 Tatars de Crimée, qui représentent environ 12% de la population de la péninsule, ont largement boycotté le vote et disent faire face à de nombreuses difficultés depuis l'arrivée des autorités russes. Après l'annexion, deux responsables de la communauté se sont vu interdire l'accès à la Crimée pour cinq ans, dont le leader historique des Tatars de Crimée Moustafa Djemilev, longtemps à la tête de la Medjlis. "Toutes les actions qui iront dans le sens d'une non-reconnaissance du rattachement de la Crimée à la Russie, d'une non-reconnaissance des autorités du pays, feront l'objet de poursuites judiciaires", a rappelé M. Aksionov. Les Tatars de Crimée, communauté musulmane et turcophone, ont été accusés par Staline de collaborer avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Toute la population a été déportée en Asie centrale, où près de la moitié de ses membres sont mort de faim et de maladies. Ils ont commencé à revenir en Crimée sous Mikhaïl Gorbatchev et sont devenus citoyens ukrainiens après l'indépendance de l'Ukraine en 1991. "Nous n'avons aucune culpabilité à avoir devant les Tatars de Crimée. Nous ne sommes pas responsables de ce qui s'est passé", a estimé M. Aksionov, qui a cependant condamné leur déportation. (Belga)

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