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Les clés de France-Angleterre: suivre l'exemple écossais

L'Ecosse a battu l'Angleterre (25-13) grâce à un réalisme maximal sur ses premières occasions, sa domination au sol et une défense agressive: tel est l'exemple que le XV de France doit suivre samedi (17h45) face au XV de la Rose dans le Tournoi de six nations.

. En attaque: pitié, de l'efficacité!

La France a battu l'Italie (34-17) en marquant 3 essais parmi 15 incursions dans les 22 mètres adverses, souligne le sélectionneur Jacques Brunel. "On manque de maîtrise, de précision, on n'a pas assez de patience", admet dans un refrain récurrent son adjoint Julien Bonnaire, qui réclame: "Il faut prendre des points à chaque fois qu'on rentre dans les 22, par une pénalité, un drop ou un essai".

L'Ecosse, portée par son ouvreur Finn Russell, a inscrit trois essais sur des combinaisons rapides avec ses trois-quarts, prenant de vitesse la muraille anglaise. "Il faut essayer de voir les points faibles sur les défenses qui montent fort comme cela, comme l'absence de second rideau", a souligné l'ouvreur François Trinh-Duc, qui aura la lourde tâche de guider l'attaque tricolore. Préféré à Lionel Beauxis qui avait justement manqué de "précision" à l'approche de l'en-but transalpin selon Brunel.

Imiter le centre écossais Huw Jones, auteur d'un doublé, c'est "avoir des courses plus tranchantes, cette lucidité près de la ligne", ajoute Bonnaire. Les occasions seront rares: "contre l'Angleterre, tu en auras peut-être deux seulement", prévient-il.

. Rucks: consommer moins, ralentir plus

Pour Guilhem Guirado, l'inefficacité des Bleus tient au fait qu'ils ne reçoivent pas le ballon "assez lancés. Et la défense a le temps de regarder le joueur et le ballon", déplore le capitaine, qui entrevoit pourtant la solution.

"Il faut arriver à mettre moins de joueurs dans la zone de rucks. On a tendance à en mettre deux ou trois de trop. Après trois mouvements, tu n'as plus personne et tu te retrouves à trois trois-quarts contre six", réclame le talonneur.

Consommer moins, et passer la vitesse supérieure. La lenteur des libérations de balle dans les mêlées spontanées en faveur des Français a été l'un des grands sujets cette semaine à Marcoussis.

"On a pris conscience que c'était un point faible", acquiesce le pilier gauche Jefferson Poirot, plaidant que les Bleus avaient progressé dans ce sens entre l'Irlande et l'Italie, contre laquelle ils auraient réussi "plus de 50% de rucks rapides", c'est-à-dire de "moins de 3 secondes".

Quand les Anglais auront le ballon, il faudra encore une fois prendre exemple sur le XV du Chardon, supérieur au sol. Pour ralentir la progression adverse ou obtenir des pénalités (13 concédées par l'Angleterre en Ecosse, dont la moitié environ sur des rucks).

Là aussi, le nombre de joueurs à employer nécessite une certaine vista. "Si tu es obligé de te mettre à trois sur un mec pour le faire tomber, c'est plus compliqué pour gratter", explique Bonnaire. "Si tu le prends aux chevilles et qu'il tombe direct, tu te donnes la possibilité d'y aller (au +grattage+). Après, il faut avoir l'intelligence pour savoir à quel moment y aller, ou pas."

. Défense: une valse à trois temps

Dominateurs dans les regroupements, les Ecossais ont également bâti en défense leur succès sur des montées rapides. "Je les revoie, sur des touches, monter en sprint pour que le ballon n'atteigne jamais l'ailier. Les Anglais balançaient le ballon n'importe comment parce que surpris de cette pression. Ils ont gagné grâce au jeu au sol mais surtout par leur agressivité permanente", visualise Poirot.

Et si le danger peut aussi venir des relances de l'arrière Anthony Watson, titularisé pour apporter sa vitesse, il réside surtout dans les lancements de jeu d'Owen Farrell et George Ford. Lesquels ne manqueront pas d'envoyer perforer le centre Ben Te'o, aligné par Jones pour apporter sa puissance. "Ils marquent beaucoup sur le premier et le deuxième temps de jeu", note Trinh-Duc. Si les Bleus tiennent jusqu'au 3e temps, ils auront "fait une partie du boulot".

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