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Migrations: la Hongrie veut un "contrôle" des frontières grecques

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a de nouveau appelé vendredi à Athènes à un contrôle des frontières grecques pour ne pas laisser l'Europe "sans défense" face à l'afflux de migrants, tout en se défendant de "dénigrer" le pays.

"L'Europe doit retrouver sa capacité à contrôler ses frontières", a déclaré le ministre hongrois, dont le pays a multiplié ces dernières semaines les critiques contre la Grèce, accusée de ne rien faire pour ralentir les arrivées de réfugiés et migrants poursuivant leur route vers l'Europe centrale et du nord.

Mais "dire que ces frontières sont sans défense n'est pas critiquer ou dénigrer la Grèce", car "il lui est impossible d'assurer seule" la tâche, au vu notamment de sa longue façade maritime avec la Turquie, a-t-il ajouté, à l'issue d'un entretien, à sa demande, avec son homologue grec Nikos Kotzias.

"C'est un argument pour que les institutions européennes agissent pour mettre en place des forces européennes" aux frontières de l'UE, a-t-il mis en avant.

Les institutions européennes "ne doivent pas se limiter aux mots mais à passer aux actes", en soutenant aussi les pays voisins de la Syrie, en "garantissant les réadmissions" des migrants déboutés par leurs pays d'origine et en luttant contre les réseaux de passeurs, a soutenu le ministre hongrois.

Il a reproché à l'UE d'avoir tardé, en dépit des appels répétés de Budapest, mais aussi d'Athènes, à "se concentrer sur la route des Balkans et pas seulement sur celle de la Méditerranée".

Plus tôt, le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait de nouveau exclu devant le Parlement tout refoulement des arrivants en mer, prohibé par le droit international, alors qu'une série noire de naufrages de bateaux de migrants entre Turquie et Grèce a fait 56 morts depuis mercredi, selon un bilan encore provisoire.

Le dirigeant grec de gauche avait aussi évoqué la Hongrie parmi les pays dont l'UE devait selon lui "condamner officiellement" le choix d'"ériger des murs et barrières et fermer les frontières".

Appelant au "sang-froid", le ministre grec a indiqué être convenu avec son homologue que "toute l'Europe doit participer" à la prise en charge des flux actuels, sans que "des États membres considèrent qu'il ne revient qu'à cinq ou six pays" d'y faire face.

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