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Philippe et Dominique ont chacun perdu un fils dans les attentats de Paris. Dès aujourd'hui, ces parents seront confrontés aux images insoutenables des derniers instants de leurs enfants.
"On sait tous ce qui s’est passé, on a tous lu, écouté, entendu, etc. mais là on sera vraiment dans la fusillade", explique Dominique. Philippe se prépare à entendre: "ce qu’eux-mêmes ont entendu immédiatement avant de perdre la vie".
Ces parents vont se confronter à une réalité sordide. Mais certains espèrent aussi des remords, une réaction de la part des accusés. "Ils doivent aussi voir ses images, entendre ces bruits de fusillade sur les terrasses, à l’intérieur de la salle. Cela peut contribuer aussi à leur faire prendre conscience de la violence et de l’inhumanité de ce qu’ils ont fait", estime Philippe.
Je ne suis jamais retourné au Bataclan. Je ne peux vraiment pas concevoir ça
Si ces parents défendent la diffusion des images des attentats durant le procès. Pour d’autres victimes, ce sera un moment trop difficile.
"Pour moi, c’est à des années-lumière de ce que je peux faire actuellement, c’est impossible de pouvoir même regarder une vidéo sur le début du concert comme il y en a qui tournent. Pour moi, ce n’est pas possible en termes d’images. Je ne suis jamais retourné au Bataclan. Je ne peux vraiment pas concevoir ça", confie une partie civile.
Pour ces victimes, une cellule d’aide psychologique existe. À tout moment, elles peuvent sortir de la salle. Jusqu’au 21 septembre, l’atmosphère du procès va s’alourdir davantage. Ce vendredi, des vidéos du Bataclan seront diffusées. La cellule d’aide aux victimes leur déconseille d’être présentes.
Les images et les sons pourraient réactiver leurs traumatismes.