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Valeurs actuelles jugé mercredi pour "injures à caractère raciste" contre Danièle Obono

L'article avait indigné la classe politique: Valeurs actuelles sera jugé mercredi après la publication fin août 2020 d'un récit dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave, que l'hebdomadaire ultra-conservateur présentait comme un exercice de "politique fiction".

Le directeur de publication du magazine, Erik Monjalous, doit comparaître pour "injure publique à caractère raciste", tandis que son directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, et le rédacteur de l'article seront jugés pour "complicité" de cette infraction.

Sur le banc des parties civiles figureront, au côté de Mme Obono, les associations SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et Mémoires et partages.

LFI a appelé à un rassemblement de soutien à Mme Obono devant le palais de justice de Paris à 12h.

Valeurs actuelles avait expliqué que dans ce récit de 7 pages publié fin août, la députée de Paris expérimentait "la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage" au XVIIIe siècle.

L'article, accompagné de dessins de la députée LFI de Paris collier en fer au cou, avait été condamné unanimement par la classe politique.

Le chef de l’État Emmanuel Macron avait appelé Mme Obono pour lui faire part de sa "condamnation claire de toute forme de racisme", tandis que le Premier ministre Jean Castex avait déploré une "publication révoltante".

La députée avait, avec La France insoumise, porté plainte, et le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire.

Le magazine d'opinion avait répondu sur Twitter qu'il s'agissait d'"une fiction mettant en scène les horreurs de l'esclavage organisé par des Africains au XVIIIe siècle", "terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir".

Sur BFMTV, Tugdual Denis, son directeur adjoint de la rédaction, avait ensuite fait amende honorable. "On comprend, avec la charge symbolique extrêmement violente de cette image, que Danielle Obono soit choquée. On s'excuse auprès d'elle à titre personnel", avait-il dit, assurant que son journal n'était "pas raciste".

A l'annonce du renvoi en procès du magazine mi-avril, Mme Obono avait indiqué qu'elle entendait, en tant que partie civile, "dénoncer la banalisation du discours sexiste, raciste et xénophobe dans notre pays, banalisation qui a mené un journal d'extrême droite à soumettre, symboliquement, une femme politique noire au crime contre l'humanité que fut l'esclavage en Afrique".

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