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Birmanie: un rapport onusien réclame l'arrêt des violences sexuelles contre les Rohingyas

Les violences sexuelles contre les Rohingyas en Birmanie "doivent cesser", réclame jeudi un rapport de la Mission internationale d'établissement des faits de l'ONU sur ce pays, laquelle juge les conditions d'un retour d'exilés du Bangladesh "pas favorables".

Dans le cadre de la répression de la minorité Rohingya depuis 2017, "les militaires ont régulièrement et systématiquement utilisé le viol, le viol en réunion et d'autres actes sexuels violents et forcés contre des femmes, des filles, des garçons, des hommes et des personnes transgenres, en violation flagrante des droits humains internationaux", dénonce le rapport.

En le présentant à New York, Radhika Coomaraswamy, membre de la Mission de l'ONU, a estimé que le "silence devait être rompu" sur ces pratiques qui perdurent. Interrogée sur le retour de réfugiés Rohingyas exilés au Bangladesh et qui était programmé pour débuter ce jeudi, elle a jugé que les "conditions n'étaient pas favorables" pour un rapatriement sécurisé et dans la dignité.

"Les gens ne vont pas retourner dans leurs villages", a-t-elle ajouté, s'interrogeant aussi sur le caractère volontaire d'un tel retour.

Pour ce nouveau rapport, la mission de l'ONU dit avoir interrogé des centaines de survivants et de témoins d'abus sexuels. Les éléments recueillis pourront servir à des procédures judiciaires nationales ou internationales. Le document sera présenté dans sa version finale le 16 septembre au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

Dans un communiqué jeudi, Amnesty international souligne que les droits des Rohingyas continuent d'être bafoués des deux côtés de la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh.

"En Birmanie, des centaines de milliers de Rohingyas vivent dans un système d’apartheid, confinés dans des camps surpeuplés et dans des prisons-villages où ils se voient refuser la liberté de circulation et ont un accès très limité aux écoles et aux soins de santé", affirme l'organisation.

Début août, un précédent rapport de la Mission d'établissement des faits de l'ONU avait réclamé des sanctions contre l'armée birmane et appelé la communauté internationale à rompre ses liens avec les entreprises liées aux forces armées birmanes.

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