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Bloquer totalement l'arrivée de gaz et pétrole russe ne pénaliserait pas l'Europe

Un éventuel embargo de l'Union européenne sur l'énergie visant la Russie toucherait bien davantage l'économie russe que celle de l'Union européenne, selon le centre de recherche allemand IfW. Ce dernier a réalisé un certain nombre de simulations pour évaluer quelles seraient les sanctions commerciales les plus efficaces.

"Dans le cas d'un embargo commercial sur le gaz, la production économique russe reculerait de près de 3%; dans le cas d'un embargo sur le pétrole, de près de 1%", selon l'IfW.

Pour l'Allemagne et l'Union européenne, dans les deux cas, "les dégâts économiques seraient très limités", souligne-t-on.

Pour l'institut allemand, cela ne change rien à sa simulation que l'initiative d'un embargo vienne de l'UE ou de la Russie elle-même. Pour expliquer les faibles répercussions sur les économies occidentales, le centre de recherche allemand avance le fait que d'autres partenaires commerciaux remplaceraient la Russie pour la livraison de gaz ou de pétrole.

D'autres embargos, par exemple sur les machines-outils et les pièces de machine ou sur les véhicules, auraient beaucoup moins d'impact sur l'économie russe, avec un recul estimé de respectivement 0,5 et 0,3 pour cent, et auraient des conséquences très faibles dans l'Union européenne.

L'avis de l'Union Européenne

Vu que le gazoduc Nord Stream II n'est pas encore en opération et ne transporte donc pas de gaz, le fait que son processus d'autorisation ait été interrompu n'influence pas directement les prix du gaz, a répondu mercredi la commissaire Margrethe Vestager aux questions d'un journaliste sur ce sujet.

Adoptant la même position rassurante que la présidente de la Commission, la Danoise a assuré que l'Europe a suffisamment de sources d'approvisionnement et a rappelé que le pipeline reliant la Russie à l'Allemagne "n'est pas un projet d'intérêt européen".

Parallèlement, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé lors d'une rencontre mercredi avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre que l'UE est désormais "vraiment déterminée à se défaire de la dépendance au gaz russe". La Norvège, justement, est vue comme une alternative privilégiée pour la fourniture de gaz. En 2020, elle représentait environ un quart des importations de gaz naturel dans l'UE (24,5%).

Elle était indiquée dans les chiffres d'Eurostat comme le premier importateur devant la Russie, l'Ukraine et le Belarus, mais ces chiffres sont trompeurs, mettait en garde l'office des statistiques: le gaz importé depuis les deux derniers est en réalité en majeure partie du gaz russe, ce qui place l'UE dans une position de dépendance importante par rapport à Moscou. Pour l'ensemble de l'UE, le taux de dépendance envers l'extérieur, en gaz naturel, était chiffré à 83,5% en 2020. "Le gaz est important et nous devons diversifier et moderniser. Mais sur le long terme, cela reste une source d'énergie de transition" (vers les renouvelables), a affirmé mercredi Ursula von der Leyen.

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