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L'ONU veut développer l'information sur les personnes disparues dans les conflits

(Belga) Le Conseil de sécurité de l'ONU, à l'initiative du Koweït, a adopté mardi sa première résolution dédiée aux personnes disparues dans les conflits, qui appelle les Etats à établir des bureaux d'informations et à recenser les détenus et prisonniers de guerre.

Le texte, approuvé à l'unanimité des 15 membres du Conseil, "appelle les parties prenantes aux conflits armés à prendre toutes les mesures appropriées possibles pour rechercher les personnes portées disparues, à permettre la restitution de leurs restes, et à rendre compte des personnes portées disparues". Dans son appel à développer les mécanismes pour faciliter les recherches, la résolution évoque notamment les enfants disparus. Le texte demande aussi aux parties aux conflits armés d'"enregistrer et recenser les données personnelles des personnes privées de liberté, dont les prisonniers de guerre" issus du camp adverse et de leur "permettre de communiquer avec leurs familles" en application du droit international. Des "bureaux nationaux d'information et d'autres mécanismes" doivent voir le jour "dès le début des conflits" afin de faciliter "les échanges d'informations sur les détenus et les civils" relevant du camp adverse, affirme aussi la résolution. Ces dernières années, l'augmentation du nombre de personnes disparues est "alarmante", a indiqué au Conseil de sécurité le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, en évoquant le chiffre de plus de 45.000 disparus supplémentaires enregistrés par son organisation en 2018. En Syrie, le CICR est saisi de plus de 10.000 dossiers de disparition et au Nigeria de 13.000 demandes d'un soutien à des recherches de personnes disparues, a précisé l'ONU. La résolution est un "texte vraiment solide", s'est félicité le CICR. Au Yémen, tous les jours, des familles viennent voir les représentants de la Croix-Rouge pour trouver des personnes dont elles n'ont plus de nouvelles. Il est plus difficile de faire disparaître des personnes une fois qu'elles sont identifiées et recensées comme détenues, relève aussi le CICR, en espérant que le texte adopté sera suivi d'effets sur le terrain. Le Koweït, qui a pris l'initiative de la résolution, est particulièrement sensibilisé à la question des personnes disparues depuis l'invasion de son pays par l'Irak en août 1990. Près de 30 ans plus tard, 369 personnes sont toujours portées manquantes. (Belga)

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