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Le Hezbollah libanais dénonce les sanctions américaines contre deux de ses élus

(Belga) Le Hezbollah chiite libanais a dénoncé mardi les sanctions américaines contre deux de ses élus, les qualifiant d'"humiliation pour les Libanais".

"Ces sanctions sont une humiliation pour le peuple libanais", a déclaré Ali Fayad, député de ce parti cité par la télévision libanaise MTV, appelant aussi le Parlement et le gouvernement libanais à les dénoncer "officiellement". S'exprimant sur Twitter, le ministre libanais des Finances Ali Hassan Khalil a déploré ces sanctions "injustifiées", affirmant que "tous les Libanais, pas seulement le Hezbollah, sont concernés". La télévision al-Manar du Hezbollah a par ailleurs annoncé que le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, s'exprimerait vendredi soir. Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions contre deux députés du Hezbollah, accusés d'"exploiter le système politique et financier" du Liban au profit du mouvement chiite et de l'Iran, selon un communiqué du Trésor. C'est la première fois que des sanctions visent des élus du parti chiite pro-iranien, considéré comme une organisation "terroriste" par Washington. Amine Cherri "exploite son poste officiel pour faire avancer les objectifs du Hezbollah qui sont souvent au détriment du peuple et du gouvernement libanais", et Mohamad Hasan Raad "continue à donner la priorité aux activités du Hezbollah et à prendre en otage la prospérité du Liban", a affirmé le Trésor américain. M. Cherri est également accusé d'avoir menacé les responsables d'une banque et leurs familles après que l'établissement a gelé les comptes de membres du parti chiite placés sur la liste des sanctions américaines. Dans son communiqué, le Trésor a diffusé une photo de M. Cherri aux cotés de Ghassem Soleimani, chef de la Force Qods, la branche chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne. Agé de 62 ans, Amine Cherri a été élu député à Beyrouth en 2005 puis réélu en 2018. Il est proche de l'appareil sécuritaire du mouvement chiite pro-iranien. Mohamad Hasan Raad, 64 ans, est le chef du groupe parlementaire du Hezbollah et l'un des "anciens" du parti. Il a été élu pour la première fois en 1992 lors du premier scrutin organisé après la guerre civile libanaise (1975-1990). Une troisième personne sanctionnée est Wafic Safa, chef de l'unité de liaison et de coordination du mouvement. Proche de Hassan Nasrallah, il est responsable de la coordination du parti avec la communauté internationale et avec les forces de sécurité libanaises, selon le Trésor américain. L'administration de Donald Trump a fait de l'Iran chiite, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire, et a multiplié les sanctions pour lui couper ses revenus, ainsi qu'à ses alliés régionaux comme le Hezbollah libanais. (Belga)

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