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Poussée diplomatique pour adopter l'accord de libre-échange nord-américain

Les représentants des Etats-Unis, du Mexique et du Canada se sont retrouvés mercredi à Washington pour tenter de lever les derniers obstacles à une adoption par les démocrates américains du nouvel accord de libre-échange trilatéral (AEUMC), mais sans annoncer d'accord.

Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce, a reçu le négociateur commercial du Mexique, Jesus Seade par deux fois, la seconde en présence de Chrystia Freeland, vice-Première ministre du Canada, venue exprès dans la capitale américaine en fin d'après-midi pour une rencontre d'un peu moins d'une heure.

M. Seade et Mme Freeland se sont brièvement --et séparément-- exprimés à la sortie de la réunion, mais n'ont pas donné beaucoup de détails, Mme Freeland indiquant néanmoins que les fonctionnaires des trois pays allaient continuer leurs discussion mercredi soir au siège des services de M. Lighthizer, non loin de la Maison Blanche.

L'AEUMC est une refonte de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) vieux de 25 ans, mais l'entrée en vigueur de ce nouvel accord modernisé est en attente du feu vert des démocrates américains, qui ont la majorité à la Chambre basse du Congrès aux Etats-Unis.

Nancy Pelosi, cheffe des démocrates à la Chambre, négocie actuellement avec l'administration Trump les modifications du texte portant sur le droit du travail, mais aussi des questions d'environnement et de mécanisme de règlement des différends.

Des demandes qui concernent essentiellement le Mexique, les syndicats américains craignant une concurrence déloyale.

Richard Trumka, le président de l'AFL-CIO, la plus grande fédération américaine de syndicats, avait demandé aux démocrates d'obtenir davantage de concessions avant de voter le texte.

Les modifications négociées seraient ajoutées au traité sous forme d'additif ou de lettre d'accompagnement.

- "Bonne direction" -

"Nous avons parlé des propositions et tout semble aller dans la bonne direction", a déclaré M. Seade à la sortie de sa rencontre avec M. Lighthizer dans la matinée.

"Il est temps d'arriver à un accord", a-t-il estimé, soulignant qu'il devait toutefois "examiner attentivement" les documents qui amendent le texte initial et "éventuellement discuter de quelques modifications".

Interrogée sur le bien fondé des demandes des démocrates américains, Mme Freeland s'est contentée de répéter que chaque pays avait son processus de ratification.

"Nous pensons que ce serait une bonne chose pour tous nos pays concernés que cet accord se fasse", a-t-elle toutefois lancé.

Un consensus sur le nouvel accord commercial continental a été trouvé l'an dernier, mais pour l'instant, seul le Mexique a ratifié le texte.

Le Canada a précisé qu'il ratifierait l'accord en même temps que les Etats-Unis.

Pour l'administration américaine, la ratification de ce texte presse alors que se profile une année d'élection présidentielle et que M. Trump brigue un second mandat.

L'adoption de cette refonte du plus important accord commercial liant les trois pays d'Amérique du Nord serait un important argument de campagne pour le président.

Ni M. Seade ni Mme Freeland n'ont donné de calendrier sur la suite des discussions.

La vice-première ministre canadienne a toutefois souligné que les échanges ne se limitaient pas à ces réunions en personne, mais qu'elle parlait très régulièrement avec M. Lighthizer au téléphone et qu'elle échangeait même par texto avec lui.

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